Exclusion et discrimination pour certains finissants de La Frontalière?

Prône-t-on la politique d’exclusion pour les différentes activités entourant le rituel des finissants à l’école secondaire La Frontalière? Après avoir vécu une mauvaise expérience au bal de son fils, une mère s’étonne des actions prises à l’endroit du jeune homme qui n’a malheureusement pas obtenu son diplôme d’études secondaires.

Dans une longue lettre envoyée au Progrès et à divers intervenants du milieu scolaire, Julie (nom fictif pour préserver l’identité de l’élève) trouve très décevant que son fils n’apparaisse pas sur la mosaïque des finissants de l’école. De plus, tout comme une vingtaine de ses collègues, il a été relégué dans une section à part, à l’intérieur de l’album des finissants, sans texte de présentation. «Je n’aurais jamais pensé que l’album, la mosaïque et le diplôme émis par le ministère de l’Éducation étaient ainsi reliés», se désole-t-elle.

Mais, ce qui a été le plus difficile pour cette mère, c’est de voir son garçon exclu d’une cérémonie du bal des finissants. «Le soir du bal, j’ai vu des étudiants punis applaudir leurs amis "prétendus vrais finissants" montés sur la scène. Je les ai également vus rire en regardant les photographies datant de leur première année au secondaire projetées à l’écran. Mais, j’ai aussi vu de la tristesse dans leurs yeux lorsqu’ils ont réalisé que dans 20 ou 30 ans, des enfants chercheraient aussi en vain la photo de leur père ou de leur mère sur la mosaïque des finissants. Je les ai vus aussi choqués de constater que des élèves qui avaient quitté l’école avant la fin de l’année scolaire figuraient dans l’album et non pas dans la catégorie à part. N’est-ce pas ce qu’on appelle de la discrimination?»

Mise au fait de la situation, la directrice de l’école secondaire La Frontalière, Caroline Champeau, sympathise avec la mère, mais rappelle que ces actions existent depuis fort longtemps à La Frontalière. «Ce sont des décisions qui ont été prises par l’ensemble du conseil d’établissement et par celui des élèves, précise-t-elle. Je ne crois pas qu’on fasse de la discrimination ou de l’exclusion. Tous les élèves ont été invités au bal des finissants. Ce n’est pas comme à l’université où, si on a un échec, on ne participe pas à la collation des grades. Il faut toutefois qu’il y ait une partie de reconnaissance pour les élèves qui ont terminé leur parcours avec succès.»

Différent dans d’autres écoles

À l’école secondaire La Ruche de Magog, tous les élèves finissants participent aux différents privilèges reliés à leur dernière année. «Tout le monde a droit à son texte et à sa photo dans l’album. Ils apparaissent tous sur la mosaïque et ils ont leur bal. La seule activité qu’un élève ne pourrait pas avoir accès, c’est celle de la cérémonie de graduation, qui se tient à la mi-juin. Il pourra y participer l’année suivante», raconte le responsable de la vie étudiante à La Ruche, Éric Basque.

À la lumière de toutes ces informations, la directrice Caroline Champeau dit être ouverte à revoir le processus. «Peut-être faudrait-il rebaptiser les activités: bal de cohorte et album de cohorte?», se questionne-t-elle.