Elle collectionne des petits Jésus de cire

Lina Côté est probablement celle qui possède le plus de petits Jésus de cire en région. Sa passion pour ces fragiles personnages remonte à une quinzaine d’années, où la Martinvilloise avait fait une touchante promesse.

À la fin des années 1990, Lina Côté s’est affairée à faire un grand ménage de la sacristie de l’église Saint-Martin. À cet endroit, elle y a trouvé un petit Jésus de cire, en bien piteux état. Voulant le réparer, elle a fait plusieurs recherches, mais les prix trop onéreux l’ont empêchée de poursuivre sa mission. Quelques mois plus tard, un simple coup de fil a fait basculer sa vie. «C’était mon fils, se souvient-elle. Il revenait de l’échographie de son quatrième enfant et les médecins lui ont révélé que son enfant pourrait être handicapé physique et intellectuel. Pour nous, il n’était pas question d’avortement. J’ai alors promis à l’enfant Jésus que j’avais trouvé que si mon petit-fils était en santé, je le ferais réparer et je ferais de même avec tous les autres petits Jésus de cire. Aujourd’hui, il a 15 ans et il est en pleine forme.»

Jamais Lina Côté n’aurait cru qu’elle aurait autant de travail par la suite. Sa collection se chiffre aujourd’hui à 525 exemplaires du célèbre personnage biblique. «J’en ai en cire, en plâtre, en pâte de riz, en bois sculpté. Ils proviennent aussi de différents pays», décrit-elle.

Chacun des objets a sa petite histoire. Tenez, comme celui qu’on lui a rapporté, qui date du début des années 1900 et qui aurait appartenu au frère André.

«Lui, c’était une petite fille qui avait la leucémie, dit-elle en prenant un petit Jésus de cire à la chevelure rousse. Elle devait faire de la chimiothérapie, alors je lui ai demandé si elle pouvait faire don de ses cheveux. Je lui ai dit qu’on l’aiderait. Aujourd’hui, elle a une vingtaine d’années et le cancer est disparu. C’est réellement inspirant.»

Ces histoires, elles sont répertoriées à l’intérieur d’un grand livre. Chacun des personnages a aussi son petit coffre. On pourrait estimer à plusieurs milliers de dollars la collection de Mme Côté. «Pour moi, ce n’est pas l’argent qui compte. Tout ça a plutôt une valeur sentimentale pour moi.»

La principale intéressée l’avoue. Elle pourrait ouvrir un musée avec tous ces objets religieux. D’ailleurs, elle invite plusieurs personnes à découvrir cet univers. «C’est malheureusement le dernier Noël que je passerai avec mes petits Jésus de cire, se désole la septuagénaire. Avec mon âge avancé, il fallait que je trouve une solution. Quand l’évêque de Sherbrooke (Luc Cyr) est venu dans la région, il m’a suggéré d’en faire don au musée de Sainte-Anne-de-Beaupré. Et ce sont eux qui auront ma collection.»