Deux auteurs signent une histoire d’entre-deux-guerres

LECTURE. Après avoir raconté ses aventures militaires dans «Médecin de guerre», Marc Dauphin reprend la plume, cette fois-ci, avec sa conjointe Christine Gauthier. Cette union littéraire a donné naissance à «Plus jamais la guerre».

Le récit raconte l’histoire de la famille Kempfe en 1918, à Dresden, cette ville dévastée par la misère de la Première Guerre mondiale. On y suit les péripéties de Josef et Gabriele ainsi que de leurs fils dans une époque si tourmentée.

Aux yeux des deux auteurs, on parle d’une histoire romancée. «Les personnages ont été créés de toutes pièces, mais ils sont accotés sur des faits historiques, raconte Christine Gauthier. Il y a même jusqu’à la météo quotidienne qui a été recherchée. Ça fait tout de même 25 ans qu’on travaille sur cet ouvrage.»

L’ex médecin militaire a utilisé son expérience, ayant lui-même travaillé en zone de guerre. Du fait, on est facilement plongé dans cet univers. «Marc parle de l’histoire avec un grand H et moi, je suis l’âme des personnages», raconte Mme Gauthier.

Le choix d’une famille allemande n’est pas le fruit du hasard. Lors d’un voyage dans ce pays, Marc Dauphin y a rencontré des vétérans de la Deuxième Guerre mondiale. «En leur parlant, je me suis vite rendu compte que leurs histoires ne correspondaient pas trop à ce qu’on apprenait à l’école. Une autre de mes motivations vient du fait que mon fils aîné est né en Allemagne. Et, souvent, ses collègues de classe l’appelaient Hitler à la blague. Je trouvais qu’il était triste que les gens n’avaient que cette vision de ce pays.»

«Les Allemands, ce ne sont pas que des méchants. On veut recouvrir enlever cette caricature que les gens ont et les "déhollywoodiser"», rajoute Mme Gauthier.

Étant donné son passé militaire, pourquoi ne pas avoir choisi le seul point de vue d’un soldat? «On voulait montrer toute la souffrance que la guerre apporte, soulignent les auteurs. Cette souffrance, elle est universelle, que les gens soient français, américains ou allemands. À travers ça, le nœud familial est très solide et c’est cette stabilité qu’on exploite alors que les bombes tombent autour d’eux.»

«Plus jamais la guerre» est une série de sept tomes. Le deuxième sera lancé plus tard cette année. Une fois terminée, les auteurs aimeraient bien s’attaquer à une autre histoire, soit celle des Français. «Ça, c’est s’il nous reste de l’énergie», soutient cependant Mme Gauthier.