Des installations de 4,5 M $ pour gérer les déchets à Coaticook

La Régie intermunicipale de gestion des déchets solides de la Région de Coaticook a levé le voile sur de nouvelles installations de 4,5 millions de dollars, le 7 octobre dernier. Les récents investissements ont permis à l’organisme de se doter d’une presse emballeuse et d’une usine de traitement des eaux de lixiviation à la fine pointe de la technologie.

Grâce à ces installations, la Régie se conforme au Règlement sur l’enfouissement et l’incinération des matières résiduelles.

La nouvelle presse emballeuse remplacera le compacteur à déchets traditionnel. Les matières qui entrent dans la presse ressortent en ballot bien compacté d’environ une tonne. «On va chercher pratiquement le double de compaction avec ce procédé, avance le directeur des opérations de la Régie, Francis Lussier. On utilise aussi moins de matières de recouvrement. On les réduit de moitié. Il y a donc plus de déchets par cellules que de gravier ou de sable. On parle ici d’une économie de 3000 tonnes par jour.»

La presse est insérée à l’intérieur d’un grand dôme, ce qui évite aux déchets plus légers de s’envoler. «Il s’agit d’un environnement fermé, indique le vice-président de la Régie, Charles Poulin. Il y aura moins de matières en suspension. On joue notre rôle de bon citoyen corporatif. C’est important, car nos voisins pourraient faire beaucoup de bruit dans les médias.»

Les installations de la Régie, à Coaticook, sont maintenant dotées d’une usine de traitement des eaux de lixiviation à la fine pointe de la technologie. Les eaux de lixiviation sont issues de la décomposition de matières organiques et il est impératif de la récupérer pour éviter qu’elles ne se retrouvent dans l’environnement. Le procédé utilisé est un traitement biologique. En saison froide, les lixiviats seront chauffés grâce à un procédé géothermique, une première au Québec, selon les dirigeants.

Même si ces nouvelles installations font l’objet de nombreux avantages, le directeur de la Régie, Jean-Claude Daoust, rappelle cependant que les sommes investies pour se conformer aux nouvelles normes ont fait grimper le coût d’utilisation. Par le fait même, certaines industries ont délaissé le site de Coaticook pour enfouir leurs déchets à des endroits où le tarif est plus avantageux. Le manque à gagner est déjà estimé à 100 000 $. «Ces sites ne sont pas encore conformes. Et pourtant, ils devraient l’être depuis le 19 janvier. C’est pourquoi ils peuvent offrir un tarif moindre. Ça fait une concurrence dure à rencontrer», dit M. Daoust, qui ne voulait pas utiliser le terme «déloyale» pour qualifier ladite concurrence.

La Régie intermunicipale de gestion des déchets solides de la Région de Coaticook dessert 18 municipalités des MRC de Coaticook et de Memphrémagog.