Des gens d’affaires disent «non» au centre multifonctionnel

À quelques jours du référendum qui aura lieu le 26 février prochain, un groupe de gens d’affaires de Compton se mobilisent contre le projet d’un centre multifonctionnel de 3,2 M $. Ils sont prêts à prendre tous les moyens à leur disposition pour se faire entendre haut et fort auprès de leurs élus.

«Ça fait vingt ans qu’on se fait marcher sur les pieds sans dire un mot. Mais ce projet est tellement irresponsable et irréfléchi qu’on ne pouvait se fermer les yeux comme si de rien n’était. On veut et on va se faire écouter pour l’intérêt des contribuables et non des plus fortunés comme c’est le cas actuellement», ont d’abord lancé les membres du regroupement.

En tout, ils sont une vingtaine de citoyens de la petite municipalité, issus de différents secteurs économiques, dont l’agriculture, l’entrepreneuriat et l’agroalimentaire, qui sont persuadés que la Ville se tire dans le pied et dans ceux de leurs contribuables en donnant le feu vert à cette construction.

«Comment les élus peuvent-ils prétendre que ce projet répond aux besoins des citoyens quand le plan proposé représente près de deux fois la surface de l’église voisine?, se questionne l’ancien président de l’UPA de Coaticook, Jacques Masson. On est pour la construction d’un nouvel édifice, mais avec un budget qui tient compte de la capacité de payer des gens. À 3,2 M $, c’est pratiquement un palace que la ville s’offre sur notre dos et c’est sans compter les dépassements de coûts qui sont inévitables. Faut-il le rappeler que nous sommes 3000 habitants?»

Plusieurs ont également pointé du doigt la magistrature municipale quant à sa stratégie dans ce dossier, qui consiste selon eux à «manipuler l’information» pour persuader les gens de donner leur appui. «Depuis le début, c’est toujours le même discours. La Municipalité dit que sans ce projet, elle perdra à jamais sa subvention de 1,6 M $. On dirait que les élus voient cette aide comme s’ils gagnaient à la loterie. Mais cet argent, comme l’autre moitié, ça vient de la même place, de nos poches. Tant qu’à dépenser aveuglément en hypothéquant l’avenir de nos enfants, mettons ce projet sur la glace pour prendre le temps nécessaire pour bien l’étudier. Et surtout, arrêtons de faire peur aux gens avec de tels mensonges. Des subventions, il sera toujours possible d’en avoir, surtout avec un projet moins cher qui serait plus responsable et réaliste», a conclu M. Masson.

Pour sa part, l’agricultrice Madeleine Masson croit que l’enjeu est encore plus profond, elle qui craint que le référendum, quel que soit le résultat, laisse des cicatrices profondes dans la communauté. «Un référendum, c’est beaucoup trop émotif pour une communauté rurale comme la nôtre où tout le monde se connaît. Il y a des clans qui se forment et qui se chicanent sans cesse. Pourquoi la Ville fait tout pour créer un environnement malsain?», se questionne-t-elle avec inquiétude.