«Des gars sont prêts à se casser les côtes pour m’aider»

Passablement affaibli par la maladie, le jeune Dominique Masson, 15 ans, de Ste-Edwidge, n’a pas vraiment le goût de festoyer ces temps-ci. Lui qui en temps normal est un jeune très actif doit se résigner à demeurer bien tranquille depuis plusieurs mois. Heureusement, le jeune homme et ses parents pourront compter sur un appui inespéré qui pourrait contribuer à recréer un esprit positif au sein du foyer familial.

Les promoteurs du gala de lutte amateur de Coaticook (les mêmes depuis trois ans) ont effectivement convenu de se tourner vers eux pour cette édition 2007. Tous les profits amassés lors de cette soirée du samedi 5 mai prochain, laquelle aura lieu à l’aréna de Coaticook, seront versés à la famille Masson de Ste-Edwidge. Voilà qui permettra aux parents (René Masson et Josée Roy) de souffler un peu. Car les traitements, les médicaments et les interminables randonnées à Ste-Justine (Montréal) et au CHUS entraînent des dépenses onéreuses.

Dominique Masson est un courageux bonhomme. Il y a trois ans on a diagnostiqué chez lui un déficit immunitaire commun variable. En résumé, il n’a pas de système immunitaire, donc dans l’impossibilité de fabriquer des anticorps. Et comme l’explique sa mère Josée, qui veille sur lui quotidiennement, il doit régulièrement subir des traitements d’immuno globine par procédé intraveineux. «En raison de cette déficience, Dominique est souvent victime d’infection, de sinusites et de pneumonies à répétition», signale la mère qui a dû cesser ses activités professionnelles (elle est coiffeuse) pour se consacrer entièrement à son fiston.

Et comme si ce n’était pas suffisant, en mai 2006, on a diagnostiqué une autre maladie rare chez le jeune homme : une ostéomylite multifocale chronique récurrente. Une maladie qui s’attaque aux os et qui ralentit passablement le rythme de vie de Dominique. «Au début, raconte Josée, c’est-à-dire avant que les docteurs ne puissent trouver ce qu’il avait, nous pensions qu’il s’agissait d’un cancer des os. Finalement, on a pu nous confirmer que ce n’était pas ça.»

Ceci dit, la souffrance est tout aussi insoutenable.

C’est en constatant un net ralentissement sur le plan sportif que Dominique a commencé à penser que quelque chose ne marchait pas. «À l’école, en course à pied, je terminais généralement toujours parmi les premiers. Puis en l’espace de quelques semaines, je franchissais le fil d’arrivée loin derrière les autres», se souvient-il.

Au CHUS, on a constaté une importante inflammation dans son sang, de sorte qu’il a fallu procéder à un transfert vers Ste-Justine. «J’ai mal dans toute ma jambe gauche, c’est souffrant. Si je reste debout longtemps, ça compresse et si je demeure allongé longtemps, ça élance», reprend Dominique qui peut aussi compter sur l’appui de son frère aîné et de sa sœur. «L’été dernier, renchérit sa mère, il ne marchait presque pas. Il doit prendre 105 milligrammes de morphine par jour.»

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Dominique doit prendre son mal en patience puisque cette maladie est incurable.

Ces temps-ci, il se rend au CHUS à toutes les quatre semaines pour des traitements de type «remicade» afin de le stabiliser. Son état est chancelant. «Parfois, mentionne Dominique, j’ai passablement de vigueur, mais y a d’autres jours où j’ai toutes les difficultés du monde à me lever de mon lit.» «La bonne nouvelle, s’empresse d’indiquer Josée Roy, c’est que la situation ne se détériore pas, c’est stable. Et Dominique n’est pas du genre à se laisser aller, il est dur pour son corps. Mais la bataille n’est pas gagnée pour autant.»

On devine que Dominique doit fréquemment s’absenter de l’école, lui qui poursuit des études (école en alternance avec un stage sur une ferme) au MFR de Saint-Romain en secondaire III. Il s’agit d’un cours qui rassemble les disciplines de la foresterie, de l’agriculture et de l’acériculture.

De la lutte

C’est du bout des lèvres que les parents ont accepté l’offre des promoteurs Jimmy Lévesque et Scott Paxton. «C’est bien certain que nous sommes mal à l’aise de bénéficier d’un traitement de faveur comme ça, mais nous le faisons pour Dominique. Ça fait du bien de voir qu’il y a des gens qui pensent à nous et qui veulent nous appuyer là-dedans.»

«C’est vrai, ajoute Dominique, ces gars-là (les lutteurs) sont prêts à se casser les côtes pour m’aider.»