Blé d’automne: un beau défi pour une meilleure productivité

Des producteurs agricoles de la région de Coaticook ont renoué l’an dernier avec un type de culture qui était pratiquement disparu des champs québécois: le blé d’automne.

Du blé qui pousse lentement durant les saisons automnale et hivernale, et qui est récolté à la fin du mois de juillet, voilà qui est totalement inconnu pour le commun des mortels.

Mais pour ceux qui gravitent dans ce milieu depuis des années, il s’agit d’une formule qui gagnerait à être utilisée davantage. «Il y a plusieurs avantages avec le blé automnal, comparativement au blé traditionnel semé au printemps. On peut obtenir de 20 à 30 % plus de rendement et on s’assure d’une meilleure répartition du travail. Ce qui est fait à l’automne (les semences) n’a pas besoin d’être effectué au printemps», explique le propriétaire de Semestrie, Michel Lefebvre.

«Le blé automnal est aussi beaucoup plus résistant à la fusariose, principale maladie pour ce type de culture», ajoute-t-il.

En raison du climat québécois, il y a toutefois plusieurs précautions à prendre lorsqu’on mise sur la culture automnale. «La pratique a presque disparu en raison des hivers plus doux. Les plaques de glace et le manque de neige peuvent causer d’importants dommages à une récolte. On va donc s’assurer de choisir un terrain avec un bon drainage. Mais avec la quantité de neige que nous avons reçu cette année, la récolte devrait être excellente», soutient M. Lefebvre.

Impliqué dans la vente de semences depuis des décennies, Michel Lefebvre a lui-même introduit le blé d’automne auprès des producteurs de la région, par le biais de Semestrie.

Au total, ce sont 600 acres de blé qui ont été semés entre le 5 et le 15 septembre 2010, et qui serviront à la consommation humaine.

Signe qu’on mise beaucoup sur le blé automnal, précisons que toute la récolte est déjà vendue à l’entreprise Les Moulins de Soulanges, pour la création de farines spécialisées.