Bien de la pression pour Saine Marketing

Depuis deux semaines, bien des gens m’abordent au sujet de la firme marketing Saine vers qui l’on s’est tournée afin d’élaborer un plan de développement économique pour la MRC de Coaticook. Un plan qui doit soigneusement tenir compte des différents aspects du développement économique : commercial, industriel, agricole et touristique, tout en considérant les volets santé et environnement. Un processus global, somme toute.

Un plan qui devrait entraîner une facture avoisinant les 175 000 $. Et à en juger par les propos glanés ici et là, les attentes sont particulièrement élevées. Bien de la pression sur les épaules des gens de la firme Saine.

L’inquiétude règne dans la MRC de Coaticook depuis quelques années. À l’instar de bien d’autres régions rurales au Québec, tout semble précaire, rien n’est acquis et tout est en mouvance. Les industriels doivent faire face à des situations dont ils n’ont aucune influence. La montée du dollar canadien, la concurrence des pays asiatiques et la hausse des matières premières dont le pétrole sont autant d’obstacles qui se pointent devant nos entreprises manufacturières.

Quant à nos valeureux commerçants, ils doivent multiplier les heures et faire preuve d’une imagination créative pour se battre énergiquement contre les magasins à grandes surfaces. Pas évident.

Sur le plan agricole, les politiques gouvernementales, le financement des fermes, les heures de travail, la maladie de la vache folle et les pressions pour sauvegarder la ferme familiale sont tous des éléments de stress.

En tourisme, toutes les régions du Québec font des efforts pour se tailler une part de marché ce qui engendre une compétition de tous les instants.

Bref, la région est à un tournant important pour son avenir. D’importantes décisions devront être prises sous peu. Les sentiments de résignation, d’indifférence et d’impuissance doivent faire place à l’enthousiasme et à l’optimisme. C’est quand une région se laisse aller qu’elle s’appauvrit, s’atrophie, s’asphyxie. Rien ne doit être laissé au hasard. Tous ensemble devons faire en sorte de ne jamais cesser d’espérer et d’agir pour faire éclore tous les espoirs.

C’est dans cet esprit que les dirigeants de la Chambre de commerce de Coaticook, à la suite de diverses pressions de leurs membres, ont décidé d’opter pour ce type d’étude. La Ville de Coaticook a emboîté le pas en acceptant de participer financièrement à cette initiative.

Il faut donc laisser la chance au coureur et faire preuve d’ouverture d’esprit face aux idées de Saine. Les éternels optimistes trouvent toujours une façon de se ranger derrière les recommandations de décideurs et de spécialistes. Les pessimistes de nature, eux, trouvent toujours une raison pour discréditer une initiative et la rejeter du revers de la main. Puis, entre les deux, il y a ceux qui réfléchissent, qui analysent, qui soupèsent, qui décortiquent, qui questionnent et qui vont chercher le bon dans ce qu’il y a de mauvais.

Certes, il est normal d’avoir des attentes. Sauf que ces spécialistes ne pourront réinventer la roue. Leurs constats seront vraisemblablement les mêmes que ceux établis depuis plusieurs années. Et ces constats, nous les connaissons bien.

Ce que nous voulons, ce sont des solutions. Du moins, des pistes. Des idées novatrices. Des choses que nous n’avons jamais entendues jusqu’ici. Des projets porteurs d’avenir et des initiatives prometteuses.

Oui, bien de la pression pour Saine.

En attendant, les intervenants économiques et tous ceux qui se sentent interpellés par le défi qui se pointe devant nous doivent se préparer à faire leur part. Un ex-président des Etats-Unis (John Kennedy) a déjà dit : ne vous demandez pas ce que le pays peut faire pour vous. Demandez-vous plutôt ce que vous pouvez faire pour aider votre pays. Ainsi, la firme Saine aura sans doute un rapport volumineux à remettre. Ce qui en ressortira aura des répercussions que si tous et chacun monte à bord du même train et empruntent les mêmes rails.

Certes, Saine devra donner le ton. De son côté, la région devra se mobiliser autour des conclusions de cette étude.