La région de Coaticook se rassemble lors d’un colloque autour de l’insécurité alimentaire

COATICOOK. Mettre de l’avant des solutions novatrices afin d’éradiquer l’insécurité alimentaire. Voilà l’objectif que se sont donné les acteurs du tout premier colloque sur le sujet à Coaticook, qui s’est tenu lundi dernier (16 octobre).

Directrice générale du Centre d’action bénévole de la MRC de Coaticook, Marjorie Tyroler est sortie de cet exercice très motivée. « Il y avait des gens de différents secteurs rassemblés autour de la table, comme des élus, du monde communautaire, du réseau de la santé, des entreprises et des agriculteurs, indique-t-elle. Non seulement on a pu identifier certaines problématiques, mais on a également mis de l’avant des pistes de solutions. » 

Parmi les initiatives proposées, les participants ont renouvelé leur intérêt envers Viande solidaire, un programme lancé en collaboration avec l’Union des producteurs agricoles de Coaticook. « Avec la mise en place de cette initiative, on réussit à remplir davantage nos frigidaires, tout en offrant quelque chose aux producteurs, à l’abattoir et au transport. De notre côté, au CAB, ça nous permet d’acheter la viande à moitié prix si on compare au prix qu’on paierait à l’épicerie. Tout le monde est gagnant dans cette situation. »

D’autres scénarios ont été apportés à la table du colloque, dont certains touchent la transformation des invendus en commerce. « Il faut absolument éviter le gaspillage, croit Mme Tyroler. On y travaille avec différentes actions qui verront bientôt le jour. »

Celles-ci sont nécessaires pour subvenir aux besoins de certaines franges de la population. Tout comme le reste de la province, la grande région de Coaticook n’échappe pas à l’insécurité alimentaire. Les données les plus récentes démontrent que plus de 1,2 million de Québécois en souffrent, un chiffre qui pourrait être plus élevé aujourd’hui en raison de la poussée inflationniste. L’an dernier, le Centre d’action bénévole de la MRC de Coaticook a connu une augmentation de l’ordre de 33 % de ses dépannages alimentaires. « Je prévois en faire plus de 2100 en 2023, ce qui correspond à une nouvelle hausse de 30 %. C’est énorme », se désole la directrice générale. 

La principale cause est liée aux ressources financières insuffisantes des ménages. « Le coût des loyers est en hausse. Les gens signent un bail et sont incapables de le payer. Après, c’est la nourriture qui écope. »

À titre informatif, le CAB s’est entouré du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, de l’UPA de Coaticook, de L’Éveil, ressource communautaire en santé mentale, de la MRC de Coaticook et de la Corporation de développement communautaire pour la tenue de cet événement. Un menu écoresponsable a été élaboré pour nourrir les participants du colloque.