Tarifs douaniers: un climat inquiétant pour les entreprises manufacturières de Coaticook
ÉCONOMIE. Le climat d’incertitude entourant la possibilité de tarifs douaniers américains de 25 % fait mal aux entreprises de la région. « On vit des moments inquiétants », souligne le président du comité de développement économique à la MRC de Coaticook et maire de Coaticook, Simon Madore.
Le sursis d’un mois offert par l’administration du président américain Donald Trump est loin d’apaiser les membres de ce regroupement. « Cette peur, cette méfiance, elles font mal, exprime le premier magistrat. On le voit avec [Meubles] South Shore, qui a supprimé 18 emplois dans son usine de Coaticook. »
Au cours des derniers jours, l’élu s’est entretenu avec d’autres dirigeants d’entreprises du territoire. « Cabico est à peu près dans le même bateau, puisque la compagnie exporte près de 75 % de sa production aux États-Unis. Si on regarde Niedner, qui fabrique des tuyaux, elle aussi, pratiquement toute leur production s’en va de l’autre côté de la frontière. Même chose pour Champeau. Toutes nos entreprises sont susceptibles d’être affectées par ces tarifs. Il faut regarder la situation avec une attention particulière. »
Une récente rencontre avec les membres du comité de développement économique a mis en lumière certaines difficultés. « Express Frontières [une entreprise de transport] est tombé à zéro voyage une journée cette semaine. Charles Vaillancourt, des Sapins Valfei, est aussi dans l’incertitude. Les gens se tourneront-ils vers des arbres artificiels vu l’explosion des coûts si des tarifs entrent en jeu? »
Rappelons également la fermeture complète de l’usine Multi X, en janvier dernier. « On avait réussi à reclasser un bon nombre d’employés. Là, avec les annonces, on ne sait pas si nos efforts auront été en vain », philosophe M. Madore.
Les pertes d’emploi n’aident pas non plus au climat économique du milieu, estime le maire de Coaticook. « C’est la vitalité d’une municipalité qui est en jeu, rappelle-t-il. On ne peut pas se permettre de perdre plein d’emplois. Combien devront déménager pour occuper des postes ailleurs qu’ici? », se questionne-t-il.
AU NIVEAU COMMERCIAL
Le paysage commercial de la région a lui aussi été impacté par des fermetures au cours des dernières semaines. Parmi celles-ci, on note le restaurant Le Croissant chaud et la Boutique Jackie, tous deux situés au centre-ville de Coaticook.
« Dans ces deux cas, ce sont des propriétaires qui n’ont pas trouvé de relève et qui souhaitaient quitter vers la retraite. Il va falloir travailler sur le repreneuriat avec nos acteurs économiques. Il y a certainement des façons de trouver des gens à qui passer le flambeau. C’est une avenue que nous allons regarder », explique Simon Madore.
À noter qu’au printemps, la chaîne Pizza Salvatoré a mentionné vouloir avoir pied à terre à Coaticook. Des efforts sont aussi mis de l’avant afin d’amener un restaurant à déjeuner dans la région.