Tarifs américains: les consommateurs de Coaticook plus conscientisés à la provenance des produits d’épicerie 

CONSOMMATION. La menace d’imposition de tarifs américains a transformé certaines habitudes de consommation à l’épicerie. « Les gens regardent davantage la provenance des produits », confirme le propriétaire du supermarché IGA de Coaticook, Dominic Arsenault.

« Ils sont définitivement plus conscientisés », note l’homme d’affaires.  

« Les clients posent beaucoup plus de questions qu’avant, poursuit-il. Ils vérifient les boîtes et sont à la recherche de logos qui expliquent que ce sont bel et bien des produits québécois ou canadiens. »

Ça peut aussi mener à certaines situations quelque peu désagréables. « J’ai eu quelques clients qui étaient en maudit qu’on avait conservé des produits américains sur nos tablettes. En tant que détaillant, notre position, c’est de bien donner l’information aux gens pour qu’ils prennent une décision éclairée. S’ils délaissent certains types de produits, on en commandera moins et on en favorisera d’autres. En fin de compte, c’est le client qui décide. »

Prioriser des aliments d’ici peut parfois être un peu plus difficile, surtout en saison hivernale. Prenons l’exemple de fruits et légumes. Si tu veux de la laitue romaine ou iceberg, présentement, celles-ci ne proviennent que des États-Unis. J’en ai, en feuilles, qui vient des Serres Lamarche, mais ce n’est pas le même produit. C’est la même chose pour les petits fruits. Avoir des alternatives, ça devient compliqué. Il faudrait plutôt attendre en été pour acheter des fraises, des framboises ou des bleuets. »

Clairement, les ventes de produits d’ici sont en hausse, reconnaît Dominic Arsenault, qui est aussi membre de l’Association des détaillants en alimentation du Québec. Impossible toutefois de savoir si cette tendance, qu’on observe un peu partout en province, perdurera dans le temps. « Les gens ont d’abord un budget à respecter. Tout le monde est prêt à défendre ce qu’on produit ici. Ça se voyait même avant l’histoire des tarifs et de la pandémie. Au bout du compte, quand t’arrives devant deux options, tu prends souvent celle qui est la moins chère. C’est le portefeuille qui parle. Et c’est encore plus vrai dans la situation économique dans laquelle on vit. »

Le propriétaire du IGA Coaticook dit toujours mettre de l’avant les produits de la région. Parmi la trentaine d’items provenant du terroir de la MRC de Coaticook, notons les fromages et la crème glacée de la Laiterie de Coaticook, les poissons de la ferme piscicole des Bobines ainsi que les produits de l’érable de la ferme Martinette. « Tant mieux s’ils gagnent des parts de marché dans cette histoire. Ça leur permettra d’augmenter leur volume et ça créera une belle richesse pour notre région », conclut M. Arsenault.