Quel est le pouls des commerçants de Coaticook en ce début d’année 2024?

ÉCONOMIE. La grosse période des Fêtes maintenant passée, les commerçants de Coaticook se préparent à affronter 2024, une année qui s’annonce relativement difficile pour la grande majorité d’entre eux. Tour d’horizon avec quelques personnalités d’affaires, question de prendre leur pouls.

Chez Brunelle Électronique, situé en plein cœur du centre-ville de Coaticook, on garde le moral. « Ça roule encore bien, confie le propriétaire de l’endroit, Luc Garant. Je dirais que nos ventes sont similaires à celles de l’an dernier. Habituellement, c’est en février que ça devient un peu plus tranquille, côté commerce de détail. »

Même si on connaît un « pas pire début d’année », M. Garant refuse toutefois de porter des lunettes roses en ce qui a trait à l’avenir. « On ne se le cachera pas, l’économie, ce sera « so-so ». On s’attend quasi au pire au cours des prochains mois. »

Par chance, le commerce peut aussi se démarquer côté « service à la clientèle ». « On aide beaucoup de gens aux prises avec le piratage informatique. C’est le bordel total présentement », explique-t-il.

Quelques mètres plus loin, on s’entretient avec l’une des employées de la boutique Bout’choux, Rose-Marie Roberge. « Ça se passe quand même bien, avance-t-elle. On a connu une belle période des Fêtes et ça s’est poursuivi en janvier. »

Le fait d’être une boutique spécialisée en vêtements pour enfants, bien implantée dans le milieu depuis plusieurs années, fait une grande différence, selon l’employée. « Notre clientèle nous est fidèle. Je pense que le service 10 étoiles de Vanessa [Tardif, la propriétaire] y est aussi pour quelque chose. »

PLUS DIFFICILE POUR LA RESTAURATION ET L’ALIMENTATION

Le propriétaire du restaurant L’Acropole, Kosta Muntzuris, observe une tendance à la baisse de son achalandage. « Il y a des gens qui venaient trois fois par semaine. Là, je ne les vois que trois fois par mois », image-t-il.

Il admet que la hausse du coût de la vie fait mal au portefeuille de sa clientèle. « On est aussi frappé par cette réalité, explique le restaurateur. Je paie pas mal plus cher certains aliments qu’il y a deux ou trois ans. Ça se reflète dans les prix de notre menu, bien évidemment. Je dirais que la seule chose qui n’a pas augmenté depuis le début de la pandémie, c’est notre pizza. Elle est au même prix qu’en 2020. »

L’épicier et propriétaire du IGA de Coaticook, Dominic Arsenault, l’admet d’entrée de jeu, « 2024 sera très difficile et une année remplie de défis » pour l’alimentation. « C’est l’un des secteurs les plus compressibles au niveau du budget chez les consommateurs, alors c’est sûr qu’on va le ressentir. »

De plus en plus, les clients seront à la recherche de spéciaux, prédisent les spécialistes. « On le sait que les gens suivent de plus en plus les circulaires. Le problème, pour nous, les épiciers, c’est que la marge est quasi nulle avec ces produits en rabais. On souhaite que les gens achètent d’autres produits. Toutefois, ce qu’on remarque de plus en plus, c’est que les gens ne repartent souvent qu’avec les items à rabais. »

Et ça, on le voit chez tous les épiciers, explique M. Arsenault, même chez le nouveau joueur, Super C, qui s’est installé en novembre dernier à Coaticook.

UNE MAUVAISE NOUVELLE POUR LE CENTRE-VILLE

Récemment, la propriétaire du bar Les Quatr’As, Anita Robert, a confirmé que son commerce allait fermer ses portes « dans un avenir rapproché ». Sur les ondes du 96,7 FM, la femme d’affaires a fait savoir que « la pandémie avait frappé durement ». Le bar avait été fermé durant une période d’un peu plus d’un an, rappelons-le.