Projet de parc d’éoliennes dans la région de Coaticook: des dizaines de citoyens à la pêche à l’information

SAINT-HERMÉNÉGILDE. Plusieurs dizaines de personnes ont convergé vers le Centre communautaire de Saint-Herménégilde, jeudi soir (23 novembre), afin d’obtenir de plus amples informations quant à un possible projet de parc d’éoliennes dans la région.

« Ça frappe! », « Ce n’est pas si pire que ça! », « Je ne voudrais pas de ces structures dans ma cour! ». Voilà quelques-unes des réactions entendues après que des citoyens aient observé attentivement les photos de différents sites où on a ajouté virtuellement des éoliennes. Parmi ceux-ci, on a pu reconnaître le chemin Fournier à Dixville, la tour d’observation de Saint-Malo, la route 251 à Sainte-Edwidge-de-Clifton, le rang 10 à Coaticook et Saint-Venant-de-Paquette ainsi que le mont Hereford à Saint-Herménégilde.

Cette rencontre citoyenne a été organisée par Innergex, l’entreprise promotrice du possible projet de parc éolien. Vice-président du développement au Canada, Alex Couture souligne l’importance de tenir une telle rencontre d’information. « On veut travailler le projet en amont, préparer quelque chose de bien ficelé et qui obtient un seuil d’acceptabilité sociale. On veut être prêt lorsqu’Hydro-Québec lancera son appel d’offres, même si on ne sait pas si la région de Coaticook sera ciblée pour accueillir un tel projet. »

S’il se réalise, celui-ci verra la construction de 15 à 40 éoliennes sur le territoire. « Les gens veulent savoir si ces structures font du bruit, explique M. Couture. On a de bonnes distances séparatrices et nous sommes confiants que c’est assez pour ne pas être considéré comme une nuisance. Au niveau du paysage, tout est une question de densité. On va se concentrer pour qu’il y ait une attention particulière portée à l’esthétique dans les paysages. »

Le préfet de la MRC de Coaticook, Bernard Marion, voit d’un bon œil la venue d’un parc éolien dans la région. Son organisme est d’ailleurs partenaire du projet. « Une rencontre comme [celle-ci], ça nous permet d’avoir le pouls de la population. Jusqu’à présent, je pense qu’on peut parler de curiosité. Les gens cherchent de l’information et veulent en savoir plus sur le projet. C’est à cette étape qu’on est rendu. Et je pense que tout le monde impliqué est ouvert aux discussions », lance celui qui est également maire de Sainte-Edwidge-de-Clifton.

RÉACTIONS DES CITOYENS

« On est venu voir où ces éoliennes pourraient être installées. Ce sera plus facile après de se faire une idée à savoir si oui ou non ce projet est intéressant pour nous », explique Ginette Roy, une citoyenne de Saint-Venant-de-Paquette.

« Les sommes que les municipalités pourraient obtenir les aideraient certainement à entretenir nos routes », croit pour sa part Serge Beloin, lui aussi de Saint-Venant-de-Paquette.

Anne-Marie et Guy Tessier ont été informés de cette rencontre par leur voisin. « Il a été approché par Innergex pour céder une partie de son terrain, expliquent ceux qui possèdent une résidence secondaire à Dixville. On croit qu’on pourrait aussi être approchés, alors on vient s’informer. Notre terrain est assez grand, alors on ne pense pas que le bruit nous dérangerait. » 

Ex-maire de Saint-Herménégilde, Gérard Duteau veut bien donner son appui au projet. « On est à l’ère de l’électrification. Il faut la produire quelque part cette électricité. Je pense que les gens de ma génération approuvent l’idée d’un parc éolien, même si, au final, on n’en profitera peut-être pas », raconte celui qui a également travaillé sur la construction de barrages d’Hydro-Québec au milieu des années 1960.

POURQUOI PAS UN RÉFÉRENDUM?

Citoyenne de Saint-Malo, Lyne Parent dit être « au cœur » du projet d’éoliennes. Elle se positionne d’ailleurs contre cette initiative. « Je comprends que ça peut être joli et que c’est une énergie relativement propre, souligne-t-elle. Toutefois, je crains pour tout le carnage fait durant la construction de ces structures. Ça va modifier l’habitat naturel de la faune. »

« Au final, la question qu’on devrait se poser, c’est en a-t-on vraiment besoin? On devrait tenir un référendum sur la question. Et toute la population devrait y répondre. C’est un projet qui touche tous les citoyens, non pas juste les propriétaires terriens qui décident de céder leur terrain. »