Passages illégaux à la frontière: la GRC demande à Coaticook de garder l’œil ouvert
COATICOOK. Être plus attentif et garder l’œil ouvert à la frontière. Voilà le message envoyé par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) au maire de Coaticook, Simon Madore, lors d’une récente rencontre entre les deux parties.
« Avec la fermeture du chemin Roxham au printemps dernier [dans la région de Montréal], les gens à la GRC croient que certaines personnes pourraient passer illégalement la frontière à d’autres endroits au Québec, comme dans notre région, note le premier magistrat. Sans nécessairement donner de statistiques, ils ont ciblé les secteurs de Baldwin, Stanhope, East Hereford et Saint-Venant-de-Paquette. Ils nous ont dit d’être à l’affût et de garder un œil ouvert sur ce qui se passe à ces endroits. »
M. Madore ne craint pas nécessairement une augmentation de ces passages illégaux à la frontière. « Pour le moment, ce n’est pas une problématique », note-t-il.
L’élu croit cependant que le message envoyé par la Gendarmerie royale du Canada passe difficilement. « On est bien prêt à faire notre part, mais il faut rappeler que la GRC n’a plus de pied à terre à Coaticook depuis plusieurs années [l’organisme occupait un établissement de la rue Roy, des locaux aujourd’hui occupés par L’Éveil, ressource communautaire en santé mentale]. Dans le temps, il y avait une présence plus accrue. C’est sûr que quand tu vois leurs patrouilles, ça coupe une certaine envie pour les gens de passer illégalement la frontière. Quand on ne les voit pratiquement jamais, ça peut les inciter. C’est comme quand tu sais que la police n’est jamais à tel endroit, tu te dis que tu vas t’essayer sans te faire pincer. »
Un retour à Coaticook pour la Gendarmerie royale du Canada serait « pratiquement impensable », aux yeux du maire Madore.
Certaines actions peuvent être posées par des citoyens pour « garder l’œil ouvert ». « On ne nous a pas demandé de patrouiller la frontière, image-t-il. Par contre, il est possible pour certains propriétaires d’immeubles de location à court terme, dans le secteur du lac Wallace, d’être plus vigilants à qui ils ouvrent leurs portes. On nous a dit que plusieurs passeurs utilisaient ce système pour héberger des gens qui traversent la frontière illégalement. »