Marchand de bonheur: ambassadeur à la formation, Carl Roy a Cabico tatouée sur le cœur 

COATICOOK. Depuis maintenant quatre ans, Carl Roy s’occupe de la formation des nouveaux employés chez Cabico. Alain Ouzilleau est peut-être le visage de cette entreprise coaticookoise, mais M. Roy porte tout autant le flambeau à sa façon. Portrait d’un véritable ambassadeur dans l’âme… et marchand de bonheur.

D’entrée de jeu, Carl Roy dit avoir Cabico tatouée sur le cœur. « Je suis sorti de l’école et je suis tout de suite rentré là-bas [chez Delta, une division de Cabico]. J’ai tripé dès que j’ai mis les pieds dans l’usine. Ç’a été ma première job et ce sera probablement la seule que j’occuperai d’ici ma retraite », lance-t-il fièrement.

Sa destinée au sein de cette entreprise a peut-être été dessinée alors qu’il était tout jeune. « Mon père, c’est un bricoleur. Petit, il m’amenait sur les chantiers de construction. Je me rappelle avoir eu en cadeau un p’tit kit de menuisier. J’ai appris les rudiments de la construction avec ça.  De ce que je me souvienne, j’ai toujours aimé faire quelque chose avec mes mains, zigonner après de quoi. Je savais qu’après mon secondaire, je voulais faire un métier qui avait rapport au bricolage, en lien avec le bois. »

Sa mère, qui connaissait quelqu’un chez Delta, lui a donc ouvert une porte à cette usine. « Ça fait 23 ans et des poussières et j’y suis encore », note-t-il. 

Dès sa première année, celui qui se dit « touche à tout » a occupé plusieurs fonctions dans l’entreprise. « Je suis ce qu’on appelle un travailleur polyvalent, évoque-t-il. J’ai une facilité à apprendre les postes. J’ai été de jour, de soir et de nuit, et ce, dans presque tous les secteurs de l’usine. J’ai été aux boiseries, à l’assemblage, sur le plancher, un p’tit peu en finition ainsi qu’au chargement. J’ai fait le tour de la boîte. »

UN NOUVEAU POSTE 

Il y a de cela quatre ans, on lui confie le poste d’ambassadeur à la formation. « Sans le savoir, je l’étais un peu dans mes fonctions d’avant. Quand je formais quelqu’un à un poste que j’occupais, je m’appliquais beaucoup pour que ce soit plaisant pour l’autre. Je me donnais donc à 100 %. Lorsque j’ai rencontré les patrons pour qu’ils m’expliquent en quoi consistait mon rôle, je me suis dit, crime, je le faisais déjà dans ma vie de tous les jours. Ç’a pris quelqu’un pour me le dire. Dans l’âme, j’étais déjà un ambassadeur pour la compagnie. »

Ainsi, chaque nouvel employé de Cabico passe donc plusieurs jours en compagnie de Carl Roy. « C’est notre semaine d’intégration, confie-t-il. Au programme, je leur fais une visite de toute l’usine. On apprend vraiment tout, des essences de bois utilisées dans la fabrication de nos produits jusqu’aux bureaux administratifs, en passant par les différents postes sur le plancher de la production. »

« Ça fait beaucoup. Il y a énormément d’étapes avant d’arriver avec le produit fini. Je trouve ça important qu’ils voient toute cette chaîne. Comme ça, si un jour, ils souhaitent occuper un nouveau poste, ils ont déjà une petite idée sur ce que c’est. »

Depuis la pandémie, bien des entreprises sont aux prises avec des problématiques de pénurie de main-d’œuvre. Cabico n’y échappe donc pas. Un fort pourcentage de ses nouveaux employés proviennent de l’extérieur du pays. C’est un défi supplémentaire pour Carl Roy en matière d’intégration. « D’abord, il y a la langue, surtout que je ne me débrouille pas super bien en anglais. Google Translate est devenu mon nouveau meilleur ami. J’ai aussi appris qu’on parlait relativement mal, nous, les Québécois. Il y a certaines de nos expressions que l’intelligence artificielle ne peut traduire », rigole-t-il. 

Néanmoins, le principal intéressé dit que le processus de formation « passe bien » avec ces nouveaux arrivants. 

Et pas juste avec eux, avec les employés d’ici aussi. « L’intégration et la formation, c’est une partie de la clé de la rétention de notre personnel, croit-il. Cette semaine que nous avons créée, ça permet de tisser de bons liens avec les gens. On ne les envoie pas dans la gueule du loup dès leur première journée. Ils sont plutôt avec moi et apprennent non seulement le fonctionnement, mais aussi nos valeurs humaines et entrepreneuriales. Et je dis toujours qu’il n’y a pas de questions niaiseuses. Si tu en as, pose-les. Il y a justement quelqu’un qui s’est joint à nous et qui avait peur de questionner certaines choses. À son précédent boulot, on lui disait qu’il était trop fatigant. Ça l’a marqué. Quand il a commencé, il était un peu gêné. Depuis le temps, il est sorti de sa coquille et est maintenant l’un de nos chefs d’équipe. Pour moi, c’est fantastique de voir le parcours qu’il a fait. »

UNE PERSONNE TOUJOURS SOURIANTE

La grande majorité des collègues de travail de M. Roy vous le diront, il est toujours souriant. « C’est unanime. Dès qu’on le croise ou qu’on le salue, on ne peut que passer une belle journée. On oublie tous nos petits soucis. Carl est toujours prêt à aider et il porte très fièrement son titre. C’est un bon ambassadeur », résume la coordonnatrice au marketing et aux ressources humaines de l’entreprise, Laur-Ann Desbiens.