Les Arbrisseaux changent de mains: le bâtiment de Compton demeurera-t-il un éléphant blanc?

COMPTON. Depuis sa fermeture il y a une douzaine d’années, l’ancienne école des Arbrisseaux a changé de mains à plusieurs reprises. La plus récente transaction, réalisée au cours des dernières semaines, amènera-t-elle un projet viable sur la table ou le bâtiment demeurera un éléphant blanc à l’entrée nord de la petite municipalité?

Selon des informations publiées par La Tribune, le nouveau propriétaire est une entreprise créée en 2022 nommée Les Produits Nina inc. Celle-ci, selon le registre des entreprises, œuvre dans la distribution de fruits et de légumes.

Le maire de Compton, Jean-Pierre Charuest, confirme que les entrepreneurs n’ont pas rencontré les dirigeants de la Municipalité. « Ce n’est cependant pas inhabituel, explique-t-il. Souvent, on ne connaîtra leurs intentions seulement lorsqu’ils passeront par la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) et que celle-ci demandera que leur projet soit approuvé par la Municipalité. Ce qu’il faut comprendre, c’est que cette ancienne école est située en zone agricole. Pour tout autre usage, il faut l’accord de la Commission pour procéder. »

Voilà pourquoi bien des projets sont morts dans l’œuf au fil du temps. On peut penser à l’usine de production de cannabis, celle de biométhanisation ou encore le réaménagement de l’immeuble en complexe agroalimentaire. « Les promoteurs se butent aux mêmes contraintes parce qu’on se retrouve en zone agricole, laisse entendre le maire Charuest. Si on veut valoriser le site, les possibilités sont limitées. De plus, il ne s’agit pas d’un si grand terrain que ça. On parle d’une cinquantaine d’hectares, ce qui est bien peu en termes de production agricole. Le seul projet qui pourrait ne pas nécessiter un changement d’usage en serait un éducatif, puisqu’il s’agissait d’une école. Encore là, tout serait à valider auprès de la CPTAQ. »

Autre constat qui joue contre les promoteurs: l’état du bâtiment, laissé à l’abandon depuis la fermeture des Arbrisseaux en 2012. « Je ne sais pas si l’immeuble est toujours viable, avance l’élu. Je ne l’ai pas visité, mais ce que j’entends, c’est que la tuyauterie et l’électricité sont très abimées. Tout remettre en ordre coûterait très cher. »

Même constat pour les installations septiques dorénavant déficientes. « Puisque nous sommes à l’extérieur du noyau urbain, les Arbrisseaux ne sont pas connectés au réseau d’aqueduc. Il faudrait donc les remettre aux normes selon l’usage. Juste ça, ça vient ajouter d’importants frais à n’importe quel projet. C’est un frein immense et l’une des raisons pour lesquelles il est difficile de s’emballer lorsqu’on voit un nouveau propriétaire entrer en scène. »