Les Anges du bonheur: mener des élèves en difficulté vers la réussite à Sainte-Edwidge-de-Clifton 

SAINTE-EDWIDGE-DE-CLIFTON. Il est 15 h. Il y a quelques minutes à peine, la cloche de l’école primaire de Sainte-Edwidge-de-Clifton a sonné, annonçant la fin des classes pour la journée. Pour cinq jeunes élèves, celle-ci s’étirera une heure de plus en compagnie des Anges du bonheur.

Ces fameux anges, ils s’appellent Louise Desrosiers, Sylvie Pinsonneault et Micheline Cotnoir. Grâce à elles, des élèves en difficultés académiques de l’établissement d’enseignement du petit village bénéficient d’une aide précieuse après les classes. Cette « école après l’école » pourrait sembler une épreuve à surmonter pour certains, mais pour les jeunes qui y participent, il s’agit plutôt d’un moment privilégié et, surtout, auquel ils ont très hâte, semaine après semaine. Ça se voit justement dans leur sourire alors qu’ils se dirigent vers leur « nouvelle classe », à pied, au Centre communautaire de Sainte-Edwidge-de-Clifton.

LES DÉBUTS

Derrière l’initiative des Anges du bonheur se trouve Louise Desrosiers. La pétillante et énergique retraitée cherchait une nouvelle façon de s’impliquer dans sa communauté lorsqu’elle a pensé à ce projet. « Je suis encore en forme et je souhaitais pleinement me réaliser. Il me restait un petit sprint au cours duquel je voulais m’investir à fond », image-t-elle.

« Un jour, j’ai réalisé qu’il y avait des enfants qui, malgré un parcours académique presque parfait, peuvent ponctuellement être découragés par une seule difficulté. C’était le cas d’une jeune que j’ai rencontrée et qui n’arrivait pas à comprendre les décimales et les fractions. Ç’a impacté tous ses résultats. On lui a offert de l’aide temporaire. Et, après quatre ou cinq cours, tout était réglé et elle est devenue hyper performante. Ça m’avait frappée. C’est le genre d’impact que je veux avoir dans la vie de ces élèves. »

Depuis l’automne dernier, les Anges ont accueilli les cinq élèves à onze reprises, lors de rencontres hebdomadaires. « Je n’aurais jamais cru qu’en si peu de temps, on allait faire une si grande différence. C’est phénoménal. En plus de s’être améliorés dans quelques matières, les jeunes démontrent une belle autonomie. »

Lorsqu’on leur pose la question à savoir s’ils aiment participer aux ateliers des Anges du bonheur, les mardis, la réponse est un « oui » bien sonore et senti. « Ça m’aide vraiment dans mon parcours scolaire, surtout en mathématiques », explique Livia Vaillancourt, âgée de 10 ans.

« On aime beaucoup Louise, Sylvie et Micheline. Elles nous apprennent beaucoup de choses et elles nous font de bons biscuits », dit Yasmine Stirnimann, 9 ans, un sourire accroché au visage.

UNE DIFFÉRENCE POUR LES PARENTS

Les parents ont aussi vu une différence dans le comportement de leurs enfants. « Depuis que Livia suit le programme, son enseignante a noté une grande amélioration dans sa motivation en mathématiques, une matière difficile pour elle », souligne sa maman, qui a offert ce message aux organisatrices des ateliers.

Même constat pour les parents de Yasmine. « Elle est plus fonceuse. Elle persévère plus longtemps dans ses travaux. Elle se fait plus confiance. Les marques d’attention la valorisent. C’est un beau temps de partage entre générations. Elle se rend compte de son potentiel au travers des rencontres. »

L’enseignante Annick Côté côtoie au quotidien ces élèves. Selon elle, le plus grand changement n’est pas nécessairement au niveau académique, mais sur le plan affectif. « Il y a des enfants qui présentaient des problèmes d’estime et qui avaient de la difficulté à entrer en relation avec des inconnus. Depuis le début de ce programme, on constate que ces élèves acceptent plus facilement de travailler avec des adultes autres que leurs enseignantes. Ils acceptent aussi plus facilement de faire de la lecture à voix haute alors qu’avant c’était tout un défi pour eux. Se retrouver seul avec des personnes qu’ils ne connaissent pas et réaliser qu’ils pouvaient y prendre goût et s’y sentir à l’aise a sans aucun doute aidé à prendre davantage confiance en eux et cela se reflète dans leur vécu d’élèves au quotidien. »

L’équipe des Anges du bonheur souhaite poursuivre ses rencontres hebdomadaires jusqu’à la fin de la présente année scolaire. La créatrice du groupe a également un objectif bien précis pour la suite des choses. « J’aimerais que ce programme pousse dans d’autres petites municipalités comme la nôtre, où les ressources pour aider ces jeunes ne sont peut-être pas disponibles », mentionne Louise Desrosiers.

UNE NOUVELLE ACTIVITÉ DE FINANCEMENT

Après l’atelier d’un travailleur social et un spectacle avec l’artiste Sandrine Hébert, les Anges du bonheur se tournent vers la formule d’une conférence dans le cadre de leur prochain événement-bénéfice. Celui-ci aura lieu le 21 mars prochain, à 18 h, au restaurant Chez Ma Tante de Sainte-Edwidge-de-Clifton. Pour l’occasion, Louise Desrosiers prendra la parole et livrera un discours intitulé « Demandez et vous recevrez! Pourquoi moé ça marche pas? ».

Les informations pour se procurer des billets, au coût de 27,27 $, sont disponibles sur la page Facebook des Anges du bonheur. Les sommes amassées serviront principalement à l’achat de matériel pour bonifier les apprentissages des enfants.