L’aide médicale à mourir au cœur de la nouvelle pièce de Marie-Pier Audet

THÉÂTRE. Marie-Pier Audet se sent comme à la maison au Pavillon des arts et de la culture de Coaticook. Ce fort lien qui l’unit à cette institution l’a menée vers une seconde résidence d’écriture, où elle y a pondu une nouvelle pièce de théâtre.

Depuis le début du mois de mars, l’autrice se rend presque tous les après-midis à cet endroit pour trouver l’inspiration qui la guidera vers sa nouvelle œuvre. Après le succès remporté par Lau, Marie-Pier a obtenu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec, ce qui lui a permis d’accéder à cette nouvelle résidence d’écriture. “J’ai pu m’asseoir et fouiller sur le sujet de l’aide médicale à mourir, une thématique que je voulais aborder depuis un certain temps, lance-t-elle. Lors de mes deux premières semaines, j’ai pu lire des livres, écouter des balados et rencontrer des gens qui ont accompagné d’autres personnes dans ce processus. J’ai même pu prendre du temps avec les docteurs Steven Bartlett, Josée Beaulieu et Patricia Landry, qui ont été parmi les premiers à offrir ce soin à la population de Coaticook. Je voulais m’assurer que ce que j’allais écrire correspondait à la réalité qu’ils avaient vécue au fil du temps.”

Une fois la recherche terminée, l’écrivaine a pris sa plume. Le résultat: une pièce de théâtre racontant l’histoire de Jean-Marc, atteint d’un cancer incurable. Ce dernier a demandé l’aide médicale à mourir et invite ses enfants le temps d’un dernier souper. “J’avais envie d’aborder une dynamique familiale et, surtout, de voir s’il est possible de vraiment tout régler ce qu’on a à régler avant de mourir.”

Contrairement à sa pièce précédente où il s’agissait d’un monologue, celle-ci comptera cinq personnages. Et, oui, l’autrice, qui est aussi comédienne, jouera cette fois dans sa plus récente création. “Ç’a été un défi supplémentaire, car chacun des personnages devait avoir sa propre voix, chose à laquelle je n’avais pas porté attention au début. C’est Katherine IS, ma conseillère dramaturgique, qui m’a aidée à ce chapitre [elle avait d’ailleurs collaboré avec Marie-Pier dans l’écriture de Lau].”

“Si Lau était réellement basée sur ma vie, ma nouvelle pièce est davantage une autofiction, même si j’ai également perdu mon père aux mains d’un cancer.”

 RETOUR AU PAVILLON

Bien que sa résidence d’écriture se termine dans quelques jours, Marie-Pier Audet reviendra au Pavillon des arts et de la culture de Coaticook, en septembre prochain pour y présenter une lecture de son travail.

“J’ai vraiment tripé au Pavillon. C’est un endroit où je me sens bien, un “safe space”. C’est un lieu qui m’est cher. J’ai un fort attachement aussi pour ma région. Je n’aurais pas pu faire cette résidence ailleurs qu’à Coaticook”, estime-t-elle.

Elle enverra bientôt des lettres d’intention à son “casting de rêve” à savoir s’ils ont de l’intérêt pour son œuvre, qui n’a toujours pas de titre. Elle aimerait bien sûr qu’elle soit jouée encore, dans la Métropole et que ses écrits soient également publiés. Une histoire à suivre.