La libérale Marie-Claude Bibeau à la recherche de son successeur dans Compton-Stanstead
POLITIQUE. En octobre dernier, la ministre du Revenu national et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, a annoncé qu’elle ne sollicitera pas un quatrième mandat. À quelques mois d’un possible déclenchement des élections fédérales, l’élue dit être à la recherche de son successeur à titre de candidat libéral.
Dans un contexte où l’étoile du premier ministre continue de pâlir, ce processus s’annonce peut-être un peu plus ardu qu’anticipé pour l’équipe de celle qui occupe le poste depuis près de dix ans déjà. « On est activement dans ce processus, confirme l’élue. Nous n’avons pas encore convaincu personne, mais nous avons de bonnes discussions. »
« On commence à le voir dans différents coins du Québec, il y a des gens prêts à faire le saut, ajoute Mme Bibeau. Plusieurs avancent comme raison qu’ils ne souhaitent pas voir Pierre Poilievre [le chef conservateur] comme prochain premier ministre. »
Drôle de coïncidence puisque la hargne envers ce parti de droite faisait aussi partie des motifs qui ont poussé l’actuelle députée à se lancer dans l’arène politique. « Je m’étais alors présentée parce que je n’en pouvais plus de [Stephen] Harper. Il méprisait notre région. C’est comme ça que je le sentais. Aujourd’hui, Harper est un ange si on le compare à Poilievre. »
« La possibilité de l’avoir comme premier ministre me préoccupe. Je dirais même que ça me terrifie. Je n’ai aucune confiance en lui pour protéger le système de la gestion de l’offre. Il est d’ailleurs fuyant sur cette question. Lors du premier mandat de [Donald] Trump comme président des États-Unis, je l’ai vu vouloir céder dans les négociations de libre-échange. Nous, on s’est battu et on continue de le faire pour ne céder aucune part de marché. »
En matière de droits des femmes, les conservateurs « veulent un retour en arrière », ce qui est « pathétique », à ses yeux.
Les régions du Québec pourraient faire la différence lors de la prochaine élection, croit la députée de Compton-Stanstead. « Si les gens décident d’appuyer le Bloc [québécois], c’est le reste du pays qui choisira le prochain premier ministre et on devra vivre avec. Deux options sont sur la table. Soit on choisit de rester dans les estrades pour ne faire que du bruit, soit on met nos patins pour sauter sur la patinoire et défendre nos valeurs et affronter Trump. »
PROFIL RECHERCHÉ
Qui pourrait bien faire un « bon candidat » à titre de député?. « On recherche quelqu’un de très polyvalent, qui aime être sur le terrain et qui adore le contact humain », décrit Marie-Claude Bibeau.
« Il y a d’abord le travail de représentation à Ottawa. On représente sa région. Je me fais un devoir de la défendre, mais aussi de défendre toutes les régions du Québec. Je représentais aussi les femmes, les mamans et le Québec, en général. »
Un député possède aussi un p’tit côté travailleur social. « Au bureau, les gens viennent te voir pour différents problèmes, alors il faut avoir de l’écoute et de l’empathie. On est souvent leur dernier recours. On touche à des dossiers reliés aux décès, à des séparations ou encore à l’immigration. »
« J’ai servi toutes ces années et je me sens privilégiée de l’avoir fait », résume Mme Bibeau, qui briguera la mairie de Sherbrooke, en novembre 2025, à titre d’indépendante.