Journée internationale des droits des femmes: un témoignage percutant livré à Coaticook

COATICOOK. Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, une intervenante de la Maison Séjour a livré un témoignage percutant sur les violences qu’elle a vécues aux membres du Centre communautaire Élie-Carrier. 

Plus d’une centaine de personnes ont assisté à cette conférence tenue vendredi avant-midi (8 mars). L’activité a débuté avec une discussion sur les différentes formes de violence, en lien avec la thématique de cette journée, « Ça gronde ». « On a parlé de harcèlement dans la rue, de drogue du viol, de cyberviolence, de gestes incorrects en milieu de travail et de violence psychologique. Ç’a permis de les mettre en lumière, de pouvoir les dénoncer lorsqu’on en est témoin et, surtout, de pouvoir mettre des mots sur celles-ci », explique l’une des intervenantes de la Maison Séjour, Maxim. [NDLR: les noms de famille des employées de l’organisme seront omis en raison du travail sensible qu’elles font auprès de leur clientèle]

« Prenons par exemple la violence gynécologique, poursuit-elle. C’est un genre de violence qui est perpétré par un membre du personnel de la santé, dans un contexte médical, que ce soit un examen intrusif inutile ou encore des palpations qui ne sont pas nécessaires. Ça existe, malheureusement, mais, souvent, les femmes n’osent pas en parler. »

VIOLENTÉE EN RAISON DE SON ORIENTATION SEXUELLE

Également intervenante à la Maison Séjour, Sophianne s’identifie comme une jeune femme lesbienne. Son parcours a malheureusement été parsemé d’embûches. Son « coming out » a été difficilement accepté par sa mère [elles ont coupé les ponts depuis] et elle a vécu de l’homophobie. « Des commentaires violents, j’en ai reçu beaucoup, se désole-t-elle. Je me fais souvent dire que je suis trop belle pour être gaie, comme si, pour l’être, tu devais être laide. Je me fais souvent dire aussi que je dois être la fille dans le couple puisque je suis plus féminine et que ma conjointe est plus masculine. Même si on est deux femmes, on se fait imposer l’idée d’être un gars. Je trouve ça vraiment ridicule. »

« Je me suis aussi déjà fait frapper dans un bar pour avoir dansé avec une fille. C’était complètement gratuit », rajoute-t-elle.

Ce lever du voile sur les agressions représente une importante étape pour toutes celles qui travaillent à la Maison Séjour, un organisme de la MRC de Coaticook. « On aime prendre toutes les tribunes qui nous sont offertes pour dénoncer toutes ces violences. Les femmes auxquelles on vient en aide sont vulnérables, ont vécu de grands drames. On prend la parole parce qu’on veut que les choses changent », martèle Maxim.

Grâce à leur travail, elles sont aussi en mesure de voir tout le bien qu’elles font. « On reçoit de belles nouvelles de personnes qu’on a aidées. Quand on voit leurs enfants grandir ou qu’elles nous disent qu’elles occupent maintenant un emploi plus payant, on voit le fruit de nos efforts. C’est ça notre vraie paie », image Sophianne.