Incendie chez les Bobines: « on va se retrousser les manches et passer à travers », lancent les propriétaires

EAST HEREFORD. Onde de choc du côté d’East Hereford. Des bâtiments de la ferme piscicole des Bobines ont été la proie des flammes, jeudi après-midi (13 mars). Heureusement, les bassins de production où sont élevés les poissons ont été épargnés. « On va se retrousser les manches, poursuivre notre travail et passer à travers », souligne le copropriétaire de l’entreprise, Clément Roy.

Précisément, les flammes ont pris naissance un peu après 15 h 15. « Ça s’est déclaré en plein pendant notre production, raconte Véronique Fontaine, la conjointe de M. Roy et aussi sa partenaire d’affaires. Tout s’est ensuite passé assez rapidement. On a vu le feu dans le toit et on a vite évacué les employés. » 

Les pompiers de plusieurs corps de service incendie ont été appelés sur les lieux pour combattre le brasier. Les premiers à arriver sur les lieux étaient ceux de Beecher Falls, au Vermont. Leurs collègues de Colebrook et de Pittsburg, au New Hampshire, de même que ceux de Coaticook ont aussi été appelés en renfort, signe de l’importance du sinistre. « Ils ont vite essayer de minimiser les dommages du bâtiment où on faisait la transformation [et qui accueille également la boutique et quelques bureaux administratifs], explique M. Roy. On avait cependant peu d’espoir de le sauver. Le but, c’était plutôt de sauver les bâtiments d’élevage, où il y a notre production et les bassins. On compte plus de trois ans d’inventaire. Heureusement, les pompiers ont réussi et on compte pratiquement aucune perte au niveau des poissons. »

Quant aux sections incendiées, les pertes seront grandes, estiment les propriétaires. « On attend des nouvelles, mais ça n’augure pas bien », mentionnent-ils.  

SOUTIEN ET SOLIDARITÉ

« Ç’a été une grosse épreuve », confie Clément Roy au sujet des heures qui ont suivi le sinistre. Heureusement, sa famille et lui ont pu compter sur bien des gens.

« On a eu énormément d’aide de la famille, des amis, des employés et de notre communauté. Ils sont tous venus donner un coup de main. On a senti une belle vague d’amour, de soutien et de solidarité à notre égard », souligne Véronique Fontaine.

Les propriétaires tiennent aussi à mentionner l’efficacité des services de protection incendie, particulièrement ceux au sud de la frontière. « Ils ont été très rapides. Dans le contexte dans lequel on vit, c’est un bel exemple d’entraide entre nos deux pays. Nos amis américains étaient là pour nous aider, nous protéger. Et c’était très apprécié. »

LA SUITE DES CHOSES

Bien que les dommages sont substantiels et que l’entreprise est durement touchée, cela ne veut pas dire que les Bobines cesseront leurs activités. Au contraire. « En 50 ans d’histoire, on en a vécu des épreuves, peut-être pas de cette ampleur, mais on en est toujours sorti grandi. C’est ce qu’on compte faire pour la suite des choses », dit M. Roy.

À peine quelques heures après que les flammes aient été éteintes, un partenariat a été conclu avec une autre entreprise afin de poursuivre la transformation de certains produits, dont le filet frais. 

« À court terme, on ne sera peut-être pas capable de livrer nos pâtés ou nos feuilletés, mais ça viendra. On souhaite remettre le tout sur pied assez rapidement. On sera capable de fournir notre clientèle sans qu’il n’y ait trop d’impacts. »

Clément Roy salue d’ailleurs la communauté des pisciculteurs. « C’est un petit milieu où on se connaît tous. Oui, nous sommes des compétiteurs, mais, avant tout, nous sommes des confrères et des collègues. Ils sont là pour nous et on aurait été là pour eux si la situation avait été inversée. »

La famille pourra également compter sur le fondateur des Bobines, Normand Roy, dans leurs efforts de reconstruction. « Ç’a été un dur coup voir une partie de mon rêve s’envoler en fumée. Je veux qu’il reprenne vie. Et je serai là pour aider ma famille, tant que la santé me le permettra. »

Rappelons que l’entreprise célèbre son 50e anniversaire cette année. Elle a débuté ses activités en 1975, mais ce n’est qu’en 1989 qu’elle s’est installée à East Hereford.