Du terrain de football à la présidence des producteurs d’arbres de Noël au Québec

-STANSTEAD-EST. Petit, Charles Vaillancourt était curieux d’en apprendre davantage sur l’entreprise familiale, Valfei, qui est un producteur et fournisseur de produits horticoles. À l’adolescence, le sport prend une place importante dans sa vie. Cela le mènera vers une carrière au football chez les professionnels. Aujourd’hui, ce colosse de 32 ans revient à ses racines et préside l’Association des producteurs d’arbres de Noël du Québec. 

« J’ai toujours porté Valfei dans mon cœur. Mon but ultime, c’était par contre d’aller jouer au football chez les professionnels. J’ai réalisé ce rêve [notamment avec les Lions de la Colombie-Britannique, au sein de la Ligue canadienne de football], mais il ne s’est pas terminé comme je l’aurais souhaité. J’ai eu un grand deuil à vivre en 2018, mais ça fait partie de la vie. Il y a des gars qui ont vécu une situation bien pire que la mienne. Heureusement, j’avais un plan B dans lequel j’ai foncé à 110 %. Reprendre les rênes de l’entreprise familiale m’a sorti de ma zone de confort. Je l’ai fait toutefois sans regarder en arrière et je ne regrette absolument rien », raconte celui qui entreprend sa première année à titre de propriétaire de Valfei.

PRÉSENCE AU QUÉBEC ET AU CANADA

Non seulement M. Vaillancourt est-il président de l’Association des producteurs d’arbres de Noël du Québec (APANQ), mais il porte également le chapeau de vice-président de ce même regroupement au Canada. « Ce rôle est un peu comme celui de porte-parole, image-t-il. Quand tout va bien, c’est assez facile. Toutefois, quand il y a des périodes plus tumultueuses, comme durant la Covid, c’est là que cette responsabilité prend tout son sens. Il a fallu parler à des ministres, tant au provincial qu’au fédéral. Ce n’était pas facile de mettre la main sur de la main-d’œuvre qui provenait de l’étranger. »

Récemment, un « p’tit vent de jeunesse » souffle sur l’APANQ, aux dires de son président. « On est une gang très dynamique », fait-il savoir. De plus, plusieurs producteurs de la région de Coaticook siègent au conseil d’administration. David Thibeault, de Bôsapin, est trésorier, tandis que Thierry Beloin, des Plantations Réal Beloin d’East Hereford, William Blue, de Blue Mountain Farm à Saint-Venant-de-Paquette, sont administrateurs. 

« C’est important de réseauter avec nos collègues également, poursuit M. Vaillancourt. On peut s’échanger de l’information. C’est un peu la même chose au niveau de la recherche. Du côté des États-Unis, il y a des scientifiques qui ont étudié certaines problématiques qui arriveront peut-être au Canada. Si on peut apprendre des situations qu’ils ont vécues, on en sortira gagnant. »

UNE BONNE SAISON

Le cycle de production d’un arbre dure en moyenne de huit à dix ans. La dernière décennie a été « pas mal bien », à l’exception de 2023, où les fortes pluies ont causé bien des dommages. « Le niveau d’eau qu’on a reçu a été incroyable, fait savoir Charles Vaillancourt. Ça nous a fait très mal. On a perdu beaucoup de petits plans. Il a tellement mouillé que l’eau n’arrivait plus à pénétrer le sol. Ça demeurait stagnant et ça créait une asphyxie des racines. On n’a pas été les seuls à en souffrir. Ç’a été la même chose pour les producteurs de maïs et de fruits, par exemple. »

Côté météo, l’année 2024 s’est démarquée par des conditions optimales. Seule ombre au tableau: la situation économique et politique chez nos voisins du Sud. « Les États-Unis, c’est notre gros marché. Les récentes élections ont fait que certains consommateurs ont mis le pied sur le frein. Parmi nos gros clients, heureusement, nous n’avons pas eu trop d’annulations de dernière minute. Localement, par les années passées, il y avait un manque dans l’offre, ce qui semble s’être amenuisé cette année. Tranquillement pas vite, il commence à ravoir bien des arbres sur le marché, surtout dans les grandeurs 6 à 7 pieds. »

La grande majorité des sapins produits dans la région prend la route pour la Nouvelle-Angleterre, une région du nord-est des États-Unis. « On en envoie également au Québec, bien sûr, et en Ontario. Les chaleurs ont fait mal aux producteurs de l’Ouest canadien cet été, alors ça nous ouvre les portes vers ce marché. Chez Valfei, on a aussi déjà exporté nos sapins vers la Californie et même à Dubaï. »