Dix ans après, quelles leçons tirer de l’incendie et l’inondation du centre-ville de Coaticook?

COATICOOK. Il y a dix ans, le ruisseau Pratt est sorti de son lit de façon plutôt brutale, puis, quelques jours plus tard, un incendie a ravagé un immeuble du centre-ville de Coaticook. 

Aujourd’hui, un trou béant rappelle de lourds souvenirs de cette crise qui a frappé la municipalité.

À l’approche du site pour y être photographié dans le cadre de ce reportage, le maire de Coaticook, Simon Madore, prend quelques instants pour réfléchir. « Même après tout ce temps, chaque fois que je passe par ici, je ne peux qu’avoir une pensée pour tout ce qui s’est passé ici », lance l’élu.

Celui qui était alors conseiller municipal lors des événements se souvient de la force des éléments de la nature. « Je m’y étais rendu et je me rappelle à quel point ça grondait. Ç’a été la première fois que je faisais face à une crise d’une telle ampleur. En quelques minutes à peine, toute l’eau qui s’était accumulée avait détruit des bâtiments et des sous-sols avaient été inondés. Tout a presque été détruit sur son passage. »

Les décisions qui ont dû être prises par la suite ont aussi été déchirantes pour les élus. « Ça n’a pas été facile de dire aux commerçants qu’on allait mettre la pelle dans leur bâtiment. Il y a des propriétaires qui ont tout perdu. C’était triste, car on entendait leur cri du cœur. Avec ce regard d’une dizaine d’années, je peux toutefois affirmer qu’on a fait ce qu’il fallait faire. »

Rappelons que neuf sinistrés ont dû être relocalisés durant cette période.

LE BASSIN DE RÉTENTION 

Ce qui s’est passé en janvier 2014 a été le point de départ du bassin de rétention, construit à l’entrée de Coaticook, tout juste derrière le poste de la Sûreté du Québec de la MRC de Coaticook. « Cette structure découle en effet de la crise de 2014 et des inondations de 2015, mentionne M. Madore. Le gouvernement a embarqué avec nous, car le coût avancé pour la construction du projet allait être de loin inférieur à tous les dégâts engendrés par de futurs sinistres. »

Le bassin de rétention protège à 99 % son milieu ainsi que le centre-ville de toutes éventualités, aux dires du premier magistrat. La structure a été construite à un coût d’un peu plus de sept millions de dollars.

UN RÊVE QUE CHÉRIT ENCORE LE MAIRE

La construction de nouveaux bâtiments à cet endroit est-elle encore enviable? C’est un projet que je chéris encore », avance Simon Madore.

« On regarde présentement pour une bâtisse résiliente, c’est-à-dire avec un rez-de-chaussée où on retrouve un stationnement, par exemple. Les espaces occupés seraient plutôt aux étages. C’est en accord avec le principe de densification. »

« Mon rêve, poursuit-il., serait d’amener de l’habitation au centre-ville. Pourquoi pas une vingtaine de familles? Ces gens pourraient circuler à pied ou à vélo puisqu’il y a tout à proximité. Ça aiderait aussi nos commerces. »

Pour le moment, un parc urbain se retrouve à cet endroit. « C’est correct, mais je trouve qu’il y a assez de ce genre d’endroits au centre-ville, avec la Place Tillotson et le parc Chartier qu’on souhaite améliorer. La vitalité d’un centre-ville passe par les citoyens qui y vivent. Et je vais continuer de travailler en ce sens », conclut l’élu.

 

Chronologie des événements qui ont dévasté une partie du centre-ville en 2014

 

11 janvier

 

Le ruisseau Pratt sort de son lit et inonde une partie du centre-ville de Coaticook 

 

13 janvier

 

La Ville de Coaticook annonce qu’un premier bâtiment, celui abritant la Boutique Jackie, devra être démoli

 

15 janvier

 

Le Bar Le Baril est touché par un avis de démolition

 

Un incendie rase complètement l’immeuble abritant Gaétane Fleuriste, voisin des deux bâtiments qui seront bientôt démolis 

 

16 janvier

 

Un élan de solidarité pour les sinistrés du centre-ville frappe la région 

 

17 janvier

 

Les travaux de démolition débutent