Deux tourtereaux de Coaticook s’aiment toujours… même après plus de 60 ans

COATICOOK. Si Gertrude Lévesque-Poulin et Gaston Poulin ont uni leurs destinées il y a près de 60 ans, c’est un peu grâce au journal qui raconte aujourd’hui leur histoire. 

Au début des années 1960, M. Poulin se souvient avoir travaillé pour Le Progrès de Coaticook. « Je vendais des abonnements, dit-il, un petit sourire accroché à son visage. Je m’assurais aussi que les gens le paient. Il fallait que je leur coure après s’ils ne le faisaient pas. Mon patron [Roger Jean-Marie, à l’époque] me disait arrange ça à ton goût. Il me faisait bien confiance. »

Pour informer la population qu’il était bel et bien responsable de ce service, une photo de lui a été publiée avec sa description de tâches. C’est là qu’il a capté l’attention de sa future épouse, sans nécessairement le savoir. « Quand je l’ai vu dans Le Progrès, je me suis dit, mais il est donc bien beau, se rappelle Mme Lévesque-Poulin. Il me semblait que ce serait intéressant de pouvoir le rencontrer, mais je ne savais pas trop comment. »

Quelques semaines plus tard, lors d’une soirée dansante dans une grange non loin de la ferme Beaulieu, à Lennoxville, ils se croiseront finalement en personne. « Il m’a invitée à danser et j’ai dit oui. Il y a une expression qui dit qu’il y a des atomes crochus. Cette soirée-là, mes atomes se sont pas mal accrochées à lui », rigole la dame de 87 ans. 

Même si son amoureux « n’aimait pas parler au téléphone », ils ont tout de même poursuivi leurs fréquentations, puis formé un couple. De son côté, Gaston a été sylviculteur sur la terre familiale du rang 10, tout près de la côte D’Avignon, à Coaticook. Sa partenaire a été enseignante à l’école d’Ayer’s Cliff, puis à l’école Gendreau pendant quatre ans. 

Ils se sont mariés en octobre 1967. De cette union sont nés quatre enfants. « J’ai arrêté mon travail après m’être mariée avec la création de notre famille. Dans ce temps-là, il n’y avait pas de garderie comme aujourd’hui. C’était plus difficile, alors j’ai pris la décision de rester à la maison et de m’occuper des enfants », raconte-t-elle.

Le couple célébrera son 60e anniversaire de mariage cet automne. Bien évidemment, ils ont quelques petits trucs à offrir aux gens qui souhaitent faire perdurer l’amour au sein de leur union. « S’il y a des choses qui ne font pas notre affaire, il faut le dire. Il faut aussi savoir se pardonner après une chicane », avance Mme Lévesque-Poulin.

« Il y a bien des choses que j’aimerais dire, mais ça ne se raconte pas dans le journal, lance à la blague son mari. [D’abord et avant tout], il faut se faire confiance. 

Même s’ils ont quitté leur résidence il y a plusieurs années, le couple dit filer le parfait bonheur à la résidence Boiscastel, à Coaticook. »On est bien ici. Les préposées sont gentilles et dévouées. Quand on a des p’tits problèmes de santé, on s’occupe de nous. On se sent bien en sécurité« , fait savoir Gertrude.

 »Et notre lavage est vraiment bien fait. Ça arrive tout plié« , conclut l’octogénaire, visiblement bien heureux de ne plus faire les corvées.