Des citoyens de Compton lancent une pétition pour « sauver » le pont du chemin Cookshire
COMPTON. Des citoyens de Compton ont récemment lancé une pétition afin de sauver le pont du chemin Cookshire. « Si jamais on venait qu’à le détruire, on serait coupé du cœur villageois », avance l’une des instigatrices de l’initiative, Caroline Pilote.
Au cours des dernières semaines, le ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec a invité les citoyens du secteur à une rencontre pour discuter de l’avenir de cette infrastructure. « Pour les résidents, c’est impensable de ne pas reconstruire ce pont. Ça nous occasionnerait énormément de détours [estimés à un peu plus de cinq kilomètres] par des chemins de gravier qui sont souvent impraticables », explique Mme Pilote.
« Si nous étions en milieu urbain, on ne se poserait probablement pas la question. On le reconstruirait. Là, on se questionne. C’est du mépris rural », rajoute-t-elle.
D’autres inquiétudes ont été soulevées de la part des citoyens du secteur. « Il y a des enjeux de sécurité publique. Les ambulances, les pompiers, les policiers devront eux aussi faire des détours et arriveront moins rapidement. En ce qui concerne nos primes d’assurances, elles grimperont certainement puisqu’on ne sera plus à moins de trois kilomètres d’une borne. Et, pourtant, la caserne de pompiers est située sur le même chemin. »
Les gros véhicules, comme les autobus ou encore les camions de collecte, devront faire demi-tour, mais où le feront-ils, se questionnent les principaux intéressés. « Si on détruit le pont, il faudra créer un endroit sécuritaire. On nous a répondu qu’il allait utiliser certains terrains si cette option était retenue. Ils vont les acheter, exproprier des gens? Il y a des maisons autour qui perdront certainement une partie de leurs terrains », regrette Caroline Pilote.
Cette dernière demeure tout de même confiante que les autorités concernées entendront le message qu’elle porte. « Je veux que les gens signent la pétition. Il en va de l’avenir d’une partie de notre communauté. Ç’aura aussi un impact sur l’ensemble du Québec, car nous ne serons ni les premiers ni les derniers à avoir un pont en fin de vie. »
Le maire de Compton, Jean-Pierre Charuest, salue quant à lui l’initiative. Le conseil municipal a d’ailleurs adopté une résolution en ce sens lors de son assemblée du 9 avril dernier. Le retrait de ce pont pourrait avoir des impacts sur l’agriculture, un moteur économique important du secteur, rappelle-t-il. « Les camions de lait passent ici, même chose pour les camions de moulée. On a de nombreuses entreprises agricoles. Les camions sont lourds. Les ponts et les routes seront menacés. L’option de ne pas le reconstruire, pour moi, c’est inacceptable », a-t-il laissé entendre lors d’un récent point de presse en lien avec les investissements prévus dans le réseau routier estrien.
Notons également que la députée de Saint-François, Geneviève Hébert, appuie cette démarche citoyenne.
À ce jour, un peu plus de 200 signatures ont été recensées sur la pétition, laquelle se retrouve sur le site de l’Assemblée nationale du Québec.