Démolition de l’ancienne église St. James: « si on veut protéger nos bâtiments, il va falloir investir », dit le maire de Compton 

COMPTON. La récente démolition de l’ancienne église anglicane St. James fait réfléchir le maire de Compton, Jean-Pierre Charuest. « Si on veut protéger et sauvegarder les bâtiments de notre patrimoine, il va falloir être sérieux et investir », avance l’élu.

Cette position défendue par le premier magistrat n’a pas changé depuis qu’il a su que l’ex-lieu de culte du chemin Cochrane allait crouler sous le pic des démolisseurs, il y a de cela deux ans. « Lorsque j’ai appris la nouvelle, ç’a été un choc, confie-t-il. La demande avait alors été autorisée par le ministère de la Culture. À partir de ce moment-là, mon deuil était fait. »

« La raison pour laquelle elle a été démolie, c’est à cause de son état de détérioration avancé, poursuit M. Charuest. C’était un bâtiment qui a été négligé pendant longtemps. Il fallait faire quelque chose il y a 50 ans, pas la semaine dernière. Je ne blâme donc personne. »

Cela amène une réflexion plus profonde, avance le maire de Compton. « Il y a encore d’autres bâtiments qui méritent peut-être un peu d’attention si on veut les protéger. Il va falloir que la communauté se positionne et décide lesquels elle souhaite sauver », insiste M. Charuest.

Du côté de la MRC de Coaticook, ce genre d’exercice est en cours. Un inventaire des bâtiments patrimoniaux sera bientôt déposé sur la table de travail des élus. « Éventuellement, il faudra choisir lesquels on voudra mettre en valeur. Et ça viendra aussi avec des budgets et des programmes pour aider les propriétaires à les entretenir à la hauteur de ce qu’on veut en faire. »

La Municipalité de Compton a également prévu un tel volet à l’intérieur de sa planification stratégique. « Il s’agit d’un trait identitaire qu’on souhaite renforcir à Compton, au même titre que la protection des paysages, note le maire. Par exemple, nous avons de magnifiques tunnels d’arbres sur notre territoire. Si on ne met pas un cent là-dedans, les arbres vieilliront et dépériront. Certains d’entre eux seront jugés dangereux pour les fils électriques et on devra les couper. Dans tous les cas, il est certain que cette aide viendra via le compte de taxes des citoyens [le maire parle ici de fractions de cents]. Et, lorsque ce sera fait, il faudra aussi rendre des comptes à la population. C’est comme ça qu’on pourra protéger notre patrimoine. »

Selon les dernières informations, le propriétaire du terrain sur lequel était érigée l’ancienne église St. James souhaite y construire un projet immobilier. Rien de concret n’a cependant été déposé à l’hôtel de ville, précise Jean-Pierre Charuest.