Compton: un éclairage rosé dans les serres de l’Abri végétal pour accélérer la production

COMPTON. Une nouvelle technologie, l’éclairage intra canopée, fait son entrée dans les serres de l’Abri végétal. En effet, l’entreprise de production maraîchère de Compton utilise des bandes de lumières DEL bleues et rouges depuis quelques semaines déjà, ce qui englobe leurs installations d’une lueur rosée.

Installés le 21 décembre dernier, ces équipements ont intrigué bien des gens dans la petite municipalité. « On a mis ça à travers nos cultures qui sont, à ce temps-ci de l’année, soit bien jeunes ou vieilles, ce qui fait qu’il n’y a pas beaucoup de feuillage. Celui-ci camoufle habituellement cette lumière, mais vu qu’il n’y en a presque plus, elle se répand. Disons que ç’a attiré la curiosité de plusieurs personnes pour cette raison », explique l’un des copropriétaires de l’endroit, Frédéric Jobin-Lawler. 

« C’est une technologie qui a pris racine en Hollande, poursuit-il. On l’a ensuite exportée et on la voit beaucoup en Ontario ainsi qu’au Québec. Il est toutefois plus rare qu’une petite ferme familiale comme la nôtre l’utilise. C’est un peu pour ça qu’on se démarque également. »

L’objectif de ce nouveau procédé est d’offrir aux jeunes pousses le plus de lumière possible. « Cultiver en serre en hiver, c’est peut-être plus facile, mais ça présente son lot de défis. On peut aussi utiliser ce système en période estivale s’il manque de soleil. L’été dernier, on a eu une saison de « schnoutte », alors ç’aurait été une aide supplémentaire pour avoir une meilleure production. »

Car, oui, le souhait des producteurs est d’améliorer la production, mais aussi la qualité des légumes qu’ils mettront sur le marché au cours des prochains mois. « Techniquement, une recrudescence de lumière donne un peu plus de sucre aux légumes. Ç’a aussi un effet sur la quantité de produits au final qu’on pourra récolter », indique M. Jobin-Lawler. 

Au cours des derniers jours, les lumières ont été utilisées à leur plein potentiel, presque 24 heures sur 24. « On voulait tester le système à son maximum, voir s’il n’y avait pas de pépins. Nous sommes présentement en rodage. L’objectif, à la base, sera de donner le maximum de lumière à nos plantes en journée pour réduire l’impact sur le ciel en période nocturne. Les lampes dégagent aussi une certaine énergie, ce qui nous aidera à chauffer nos serres. »

Durant cette période de test, l’Abri végétal travaille en collaboration avec des chercheurs de la Faculté des sciences de l’agroalimentaire de l’Université Laval. 

Au total, un investissement de quelque 700 000 $ a été nécessaire afin de mettre sur pied cette initiative. « Si on utilisait ce procédé à son plein potentiel, on pourrait rentrer dans notre argent en à peine cinq ans. Mais là, pour éviter la pollution lumineuse la nuit, on va réduire notre empreinte, ce qui fait qu’on atteindra plutôt une certaine rentabilité sur une période de sept à huit ans. »

Dans un avenir rapproché, les consommateurs pourront découvrir ces légumes qui ont poussé grâce à cette lumière rosée. « Nos concombres et nos laitues seront prêts dans trois semaines et les tomates, elles, le seront aux alentours de la mi-mars », précise le copropriétaire, un sourire dans la voix.