Coaticook pourrait perdre son service de taxi, craint Raynald Drolet

COATICOOK. L’arrivée du service de taxi-bus est loin d’être la planche de salut pensée au départ par le propriétaire de Taxi 300, Raynald Drolet. Si la MRC de Coaticook, qui a pourtant un contrat avec l’entreprise de transport coaticookoise, ne fait pas appel à ses services dans ce dossier, cela pourrait mettre en péril le service sur appel aux particuliers.

M. Drolet a livré ce cri du cœur aux élus lors de la séance du conseil municipal du 11 décembre dernier. « Je ne suis pas ici pour m’apitoyer sur mon sort, mais je veux tout de même être honnête avec la population. Si rien ne bouge dans ce dossier, Coaticook pourrait perdre son service de taxi l’été prochain. »

Ce qu’il faut comprendre de la situation, c’est que la MRC de Coaticook a lancé en octobre dernier son service de taxi-bus. Toujours en mode exploratoire, les décideurs du projet n’ont pas encore fait appel à l’entreprise de M. Drolet. « Je me suis renseigné avec d’autres compagnies de taxi et lorsqu’elles offrent ce service, ça peut représenter 60 % du chiffre d’affaires lorsque ça fonctionne. Là, rien ne se passe de notre côté. Silence radio depuis deux mois. »

« Au départ, lorsque le gouvernement a adopté la loi 17 [qui permettait à de nouveaux joueurs tels les Uber et Lyft de ce monde de percer légalement le marché], je croyais que ça allait mettre en péril les taxis en région. Je n’avais pas si tort parce que ç’a fait vraiment mal. Mais là, par son inaction, ça pourrait être un OBNL de la MRC [Acti-bus] qui vienne nous faire compétition à coups de subventions. Je n’avais pas vu ça venir. »

S’il peut devenir partenaire du taxi-bus tel qu’il lui a été présenté au début de l’aventure, M. Drolet croit que son entreprise pourrait prendre du mieux. « Les derniers temps ont été difficiles. On a perdu les contrats de transport des laboratoires médicaux au profit d’une compagnie de Granby. Quant aux rendez-vous médicaux pour les gens, la plupart se font orienter vers le CAB et son service bénévole. Taxi 300 demeurera, mais on se spécialisera vers d’autres types de contrats, comme le transport scolaire. Ça veut dire qu’on pourrait laisser tomber le service sur appel aux particuliers. »

RÉPONSE DU MAIRE MADORE

Le maire de Coaticook, Simon Madore, a bien voulu répondre aux craintes de son interlocuteur. « Pour le moment, nous sommes en mode exploratoire, lance-t-il d’entrée de jeu. On a pris la décision d’utiliser un autobus d’Acti-bus qui roulait en circuit urbain afin d’optimiser ce trajet. »

M. Madore rajoute que lorsque la phase embryonnaire sera terminée, le plan est d’ouvrir le projet à l’ensemble du territoire de la MRC de Coaticook. « Lorsque ce sera le cas, assurément que Taxi 300 aura un grand rôle à jouer pour assurer ce service. Il a toujours été de mise de vous avoir parmi les partenaires et jamais il n’a été question de vous tasser de l’équation. »