Cinéma à Coaticook: souvenirs d’un passé pas si lointain
HISTOIRE. La venue prochaine d’une nouvelle salle de cinéma au centre-ville de Coaticook a rappelé de nombreux souvenirs à plusieurs qui ont fréquenté le Cinéma Opéra, un établissement qui a fermé ses portes en 1981 et qui a été démoli quelques mois après.
Selon de la documentation fournie par la Société d’histoire de Coaticook, « Les Plouffe » et « Le Lagon bleu » ont été les derniers films projetés sur ces écrans. Sylviane Ferland dit avoir été une habituée de cet endroit. « J’y suis allée à de nombreuses reprises, souligne celle qui est aujourd’hui conseillère municipale et responsable des dossiers culturels à la Ville de Coaticook. C’était très beau. Avant que ça ne devienne un cinéma [en 1945], c’était un grand théâtre avec des balcons privés [qui a été construit au début des années 1900]. Il y avait alors des chaises en bois qui ont ensuite été remplacées par de très beaux fauteuils rouges. Il y en avait 450. C’est pour ça qu’il y avait une atmosphère bien spéciale. »
L’édifice a également abrité une salle de quilles, les bureaux d’une coopérative d’électricité et une entreprise en nettoyage à sec. Au début des années 1980, on enregistre une baisse d’achalandage. « L’arrivée des clubs vidéo a tout changé, explique Mme Ferland. L’attrait de se diriger vers Sherbrooke était là, avec des salles plus modernes. Ça devenait un peu plus intéressant. Vous voyez, les fuites, ça ne date pas d’hier. C’est plate à dire, mais personne, à l’époque, ne semblait déçu de cette fermeture. »
L’édifice avait alors été vendu à un concessionnaire de machineries agricoles, qui l’a démoli peu de temps après afin d’y aménager un stationnement. Ce dernier fait encore partie du paysage du centre-ville, tout près de la résidence pour personnes âgées La Maison familiale.
Un peu plus d’une quarantaine d’années plus tard, l’homme d’affaires Jacques Foisy a présenté son projet de salle de cinéma, en plein cœur du centre-ville de Coaticook, juste en face de l’hôtel de ville. Sylviane Ferland souhaite le plus beau des succès pour cette initiative. « Avec le temps, je pense que les gens apprécient davantage d’avoir des choses dans leur cour. Par exemple, avec le Pavillon des arts, ils peuvent voir les mêmes artistes qu’à Sherbrooke, mais plus près d’eux et avec un stationnement gratuit. J’espère de tout mon cœur que les gens s’accapareront le cinéma et toutes les autres offres culturelles que nous avons. »
« Après tout, au tournant du siècle dernier, avant même le Cinéma Opéra, il y avait une salle pour les Français et une autre pour les anglophones. Et il y avait trois projections par jour. Coaticook a déjà fait vivre deux salles, alors, je ne verrais pas pourquoi nous n’en serions pas capables aujourd’hui », conclut Mme Ferland.