Atteint d’une tumeur cérébrale, Michaël Breault refuse de baisser les bras 

SANTÉ. Michaël Breault est atteint d’un glioblastome, une forme de cancer du cerveau aux pronostics défavorables. Malgré une chirurgie réussie pour lui enlever cette tumeur, les chances de récidive sont bel et bien réelles.

Michaël Breault est atteint d’un glioblastome, une forme de cancer du cerveau aux pronostics défavorables. Malgré une chirurgie réussie pour lui enlever cette tumeur, les chances de récidive sont bel et bien réelles. 

Un nouveau traitement, approuvé par Santé Canada, pourrait toutefois améliorer son sort. Celui-ci n’est malheureusement pas remboursé par la Régie de l’assurance-maladie du Québec ni par ses assurances personnelles. « À 27 000 $ par mois, il est impensable de payer ça de nos poches », se désole-t-il.

Ce pan de l’histoire de l’agriculteur de 36 ans a commencé au printemps dernier. « J’étais assis dans mon tracteur et, un moment donné, je sentais un peu moins de dextérité dans mon bras et ma main gauches, raconte le Comptonois. Ç’a dégringolé jusqu’à ce que je sente que je perdais l’usage de ma jambe gauche. Quand j’ai vu que ça ne passait pas, j’ai décidé d’aller à l’hôpital. On a passé un scan et c’est là qu’on a découvert ma tumeur. »

Le diagnostic est tombé. « C’est comme si on m’avait donné un coup de masse en plein visage, image-t-il. J’étais pourtant en parfaite santé. Là, c’était comme si mon monde s’écroulait autour de moi. Heureusement, j’ai le support incroyable de ma famille et de mes amis. »

Le 31 mai dernier, M. Breault passe sous le bistouri. La chirurgie permet de lui enlever la masse cancéreuse. Une trentaine de traitements de chimiothérapie et de radiothérapie plus tard, il se sent bien. La maladie pourrait toutefois se pointer à nouveau. Pour ralentir sa possible progression, il existe un casque électromagnétique, également connu sous le nom d’Optune. Après avoir contacté la RAMQ et l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), on lui apprend que le traitement n’est pas couvert. « On nous a suggéré de consulter notre médecin pour trouver un traitement alternatif, explique Amy Jones, la conjointe de Michaël. C’est pourtant la solution la plus prometteuse. On nous a dit que s’ils ouvraient la porte, ils devront aussi l’ouvrir aux autres patients. Ça veut donc dire qu’il y a une demande. Pour les familles concernées, la vie d’un être cher, ça n’a pas de prix. C’est irremplaçable. C’est pour ça qu’on se bat. »

Au cours des dernières semaines, la famille a cogné à la porte de la députée de Saint-François, Geneviève Hébert. « On a eu une belle écoute de la part de son équipe. On espère que notre message se rendra aux personnes concernées et même au ministre de la Santé », explique M. Breault. 

« On se bat pour qu’il ait un bel avenir avec ses enfants [Michaël est le papa de Logan, 11 ans, et d’Élodie, 9 ans]. Il espère pouvoir être là pour eux dans les bons et les mauvais moments et les aider à traverser la vie. Il ne demande rien de matériel, simplement d’avoir du temps. Et ça, ça n’a pas de prix », dit Amy. 

Malgré le fait que ce soit un cancer incurable, Michaël garde le moral. « Je suis un guerrier. Je ne veux pas me laisser abattre par la maladie. J’en ai vu d’autres passer et je vais en voir d’autres passer », philosophe-t-il. 

UN TIRAGE POUR LUI VENIR EN AIDE

Touchée par son histoire, la directrice générale de Coaticook Sports, Nathalie Gagné, a bien voulu organiser un petit quelque chose pour lui venir en aide. Ce petit quelque chose s’est traduit en tirage d’une scie à chaîne ainsi qu’en épluchette de blé d’Inde, laquelle aura lieu ce jeudi (15 août).

« Michaël et sa famille font affaire avec nous depuis longtemps. J’ai appris son histoire et ça m’a fait quelque chose. Avec ce que j’ai vécu dernièrement, on dirait que je me sentais encore plus interpellée », explique celle qui a dû livrer son propre combat contre le cancer du sein au cours des derniers mois.

« Je trouve illogique qu’il ne puisse pas obtenir ce traitement, rajoute-t-elle. En attendant, si on peut l’aider à avoir un peu d’air et de payer le début de ses démarches, j’en serais ravie. » 

Mme Gagné a pu rencontrer Michaël au cours des dernières semaines, en le croisant à l’hôpital. « C’est drôle, parce que j’avais demandé de changer l’heure de mon traitement de radio pour qu’il soit un peu plus tôt en journée. Je ne voulais pas penser à ça toute la journée. Ç’a été approuvé. En me rendant pour 8 h, je l’ai croisé par pur hasard. J’ai eu la chance de lui jaser devant l’étang, au CHUS, à quatre reprises lors de mes rendez-vous. Michaël est une personne extraordinaire. Il a un moral incroyable, malgré ce qu’il traverse. C’est un peu aussi pour ça que j’ai organisé [le tirage et l’épluchette]. »

Le principal intéressé dit être touché par cette initiative. « D’emblée, je ne suis pas un gars qui est à l’aise d’être au centre de toute l’attention. J’aimerais mieux être du côté de ceux qui donnent. Toutefois, dans les circonstances, ça fait du bien de voir qu’on n’est pas seul dans tout ça. Ça rend l’épreuve un peu moins douloureuse », lance Michaël, en remerciant les gens pour leur générosité. 

Les billets pour le tirage sont disponibles au coût de 10 $ ou encore six pour 50 $. On se les procure au magasin Coaticook Sports ou encore en faisant un virement au 819 678-4849, tout en envoyant un texto par la suite avec son nom pour confirmer sa participation. L’épluchette de blé d’Inde aura lieu à compter de 17 h.