Après des mois d’hospitalisation, la petite Florence revient à la maison à temps pour la fête des Mères

COATICOOK. On célèbre souvent la fête des Mères en invitant maman au restaurant ou bien en lui offrant des fleurs. Sara Favreau-Perreault, elle, a déjà reçu le plus beau cadeau qui soit. Celui de passer du temps à la maison avec sa fille, Florence, qui a été hospitalisée pendant de longs mois, à la suite d’une chirurgie reconstructive de l’œsophage.

« Florence est guérie. Elle va bien. Elle est redevenue la p’tite cocotte souriante et ricaneuse qu’elle était », lance d’entrée de jeu sa maman, en essuyant une larme qui coule doucement sur sa joue. 

Cette grande joie et ce sentiment de reconnaissance sont venus remplacer la peur, l’incompréhension et l’immense peine des derniers mois. Tout a débuté le 15 octobre dernier. « C’était un dimanche on ne peut plus normal, se souvient Sara Favreau-Perreault. En finissant de manger, Florence s’est mise à pleurer. Elle n’en avait pas l’habitude. C’est un bébé sourire. C’était donc inhabituel pour elle. On ne savait pas trop ce qu’il se passait. On voyait qu’elle avait vraiment mal, puis elle s’est mise à vomir. Dans ses sécrétions, il y avait du sang. On n’a donc pas pris de chance et on est allé à l’urgence. »

Le bébé, alors âgé d’à peine 11 mois, est pris en charge à Coaticook, puis presque immédiatement transféré au CHUS, du côté de Sherbrooke. Grâce à des radiographies, on aperçoit un corps étranger logé dans l’œsophage de la petite fille. Il s’agit en fait d’un petit morceau de plastique de forme triangulaire. Ce dernier a perforé l’organe dans lequel il se trouvait, créant ainsi une fissure d’environ un centimètre. 

L’approche conservatrice des spécialistes de la santé était d’endormir Florence, le temps que le tout guérisse. À cela s’est ajoutée une chirurgie pour recoudre l’œsophage perforé. Au final, elle aura été sous sédation du 15 octobre au 12 décembre. À cette date, il s’agissait d’une troisième tentative d’extubation. « La première fois qu’on l’a tenté [le 29 octobre], elle a fait un arrêt cardiorespiratoire et elle s’est étouffée dans ses sécrétions, raconte son papa, Alexandre Madore. Elle a été en réanimation dix minutes. Ç’a été des moments très difficiles pour moi. Mais, dans ma tête, je n’avais aucun doute que Florence allait s’en sortir. Ça allait de soi. Quand j’y repense aujourd’hui, je deviens pas mal plus émotif. Quand nous étions à l’hôpital, j’étais simplement en mode mission, pour que tout aille bien pour toute ma famille. »

EN RÉADAPTATION INTENSIVE

Puisque Florence a été sous sédation de nombreuses semaines, elle a pratiquement tout perdu ses acquis au niveau de la motricité. « On repart de zéro avec elle », fait savoir Sara. 

« Elle était déconditionnée. Alors qu’avant l’accident elle pouvait ramper à quatre pattes ou encore se tenir debout à l’aide d’un bloc, là, elle n’a plus de tonus. Elle est molle comme de la guenille », image-t-elle.

Depuis le 9 janvier dernier, la petite fille suit des cours de réadaptation cinq fois par semaine. « Elle travaille vraiment fort, raconte sa maman. On la tient assise, elle fait des roulades sur le côté, elle se met à quatre pattes ou encore prend des petites bébelles et les dépose dans des bacs. On repart vraiment du début, mais ça va bien. »

Bébé Florence a obtenu son congé de la pédiatrie début avril. Elle suit toujours sa réadaptation à raison de quatre jours par semaine. « Il reste encore beaucoup de travail à faire. On parle peut-être des mois, voire même des années. Mais, on ne se décourage pas, parce qu’elle est toujours avec nous. Et c’est ce qui compte. »

« LES GENS ONT PENSÉ ET PRIÉ POUR ELLE » 

L’histoire de Florence a immensément touché les gens de son entourage. « Les gens ont beaucoup pensé à elle et ont aussi prié pour que tout aille bien », se souvient Alexandre.

En novembre dernier, un spectacle-bénéfice du côté de Saint-Malo a eu lieu. En plus des dons amassés, quelque 18 000 $ ont été remis à la famille. « C’est une véritable vague d’amour qui a déferlé sur nous, mentionne la maman. Au départ, on se disait qu’on avait pas tant besoin de cet argent, car on ne savait pas combien de temps ça allait durer. Finalement, on a dû arrêter de travailler durant cette période. Ces sommes ont donc été très utiles. »