Richard Séguin présente son nouvel album, « Les liens les lieux »

MUSIQUE. Après avoir plongé dans l’univers du théâtre musical, Richard Séguin présente son nouvel album « Les liens les lieux », où l’auteur-compositeur-interprète vogue entre souvenirs d’enfance et préoccupations modernes.

L’artiste, qui présentera les fruits de son travail lors d’une grande tournée un peu partout en province, planche sur ce projet depuis maintenant trois ans. « En pleine pandémie, j’ai demandé à la poétesse Hélène Dorion, qui participe souvent aux Nuits de la poésie [à Saint-Venant-de-Paquette] si elle composait des textes de chanson. Elle m’en a envoyé et ç’a démarré l’écriture de mon nouvel album. J’ai mis en musique trois de ses textes que je trouvais très pertinents. On peut y lire « Il est déjà minuit dans la forêt du monde. Qu’est-ce qu’on a trahi pour que l’orage gronde ». Tous les scientifiques nous disent que nous sommes à un point tournant, qu’il faut réagir. Hélène pose une question qui nous met une certaine forme de responsabilité. Je trouvais que ça faisait un beau point de départ à l’album. »

Richard Séguin a aussi puisé dans son passé pour s’inspirer. Dans « Le garage », il dédie cette chanson à son père, tandis que « Tout près des trembles » parle de sa mère. « Je n’avais jamais composé de chanson sur elle. Je voulais parler de ma mère, lui laisser un portrait, un peu comme une lettre, un témoignage. Après tout, c’est elle qui a introduit la culture à la maison. Cette chanson, c’est aussi une chronique du quartier de mon enfance, dans l’est de Montréal, qui était bordé de trembles, ces arbres immenses aux écorces de dinosaures. »

Même si les thématiques sont assez différentes, le chanteur croit toutefois qu’il existe un certain fil conducteur à son nouvel album. « Ce sont tous des tableaux individuels, mais qui créent une mosaïque. La proximité de la voix et l’aspect poétique relient tous les textes. On entend aussi un message d’espoir. Malgré tout ce qu’on peut voir ou imaginer, je pense qu’on a la possibilité d’inverser les choses. Et la jeune génération en est très consciente. »

Au cours de la prochaine année, Richard Séguin offrira pas moins de 80 spectacles un peu partout au Québec. « Une tournée, c’est très exigeant, mais j’en retire beaucoup de plaisir. Ça faisait quand même cinq ans que je n’étais pas monté sur scène. Ça passe beaucoup trop vite », reflète celui qui a récemment célébré son 70e anniversaire.

Bien évidemment, il garde son théâtre musical sur la vie d’Henry David Thoreau bien en tête, un projet qui a dû être tabletté en raison de la pandémie. « L’œuvre a été traduite et pourrait être jouée aux États-Unis. Je ne l’oublie pas. Elle va sûrement exister un jour sur scène. Mais il faut se rappeler que ce projet, ce n’est pas une petite barque, mais un très gros navire », image-t-il.