Richard Séguin parle de son amour inconditionnel pour Saint-Venant-de-Paquette
RURALITÉ. L’histoire d’amour entre Richard Séguin et le petit village de Saint-Venant-de-Paquette dure depuis plus de 45 ans. Et aux dires du principal intéressé, elle est loin de se conclure. L’auteur-compositeur-interprète a invité les membres de la Société d’histoire de Coaticook à plonger tête première dans son récit, lors d’un récent déjeuner-conférence. Richard Séguin a entre autres parlé de son attachement pour la municipalité et pour les gens qui l’ont accueilli à son arrivée, alors qu’il n’avait que 20 ans. «Saint-Venant m’a inspirée au niveau des chansons, mais aussi au niveau de l’apaisement, du refuge que ça représentait dans toute l’agitation du métier. Ç’a été un grand lieu d’équilibre qui m’a toujours été très bénéfique», s’est livré l’artiste. La ruralité de la région lui permet aussi d’être davantage conscient de la place, parfois petite, qu’occupe la culture dans les plus petits milieux. «Elle est souvent délaissée au profit de la métropole. Lorsque je fais des spectacles, je suis aussi un peu plus conscient de ce que les gens vivent, de leur lutte qu’ils livrent au quotidien pour avoir une vie culturelle diversifiée. Tout ça, je l’ai appris ici.» Un sentier et une relève Richard Séguin attribue le succès que connaît le Sentier poétique à l’ouverture d’esprit du maire de l’époque, Roland Lavigne. «S’il n’avait pas été là, on n’aurait pu le réaliser, raconte-t-il. Je me rappelle avoir demandé l’aide du ministère de la Culture. On nous avait dit que c’était le genre de projet qui ne durerait que deux ou trois ans. Je suis content de les avoir fait mentir. Presque 20 ans plus tard, on est encore là, plus vivant et déterminé que jamais. Et il y a une relève.» Cette relève, elle est d’une importance capitale. Et elle porte un nom à Saint-Venant-de-Paquette: David Goudreault. C’est d’ailleurs lui qui porte sur ses épaules la Nuit de la poésie, qui reviendra en force à l’été 2018. Pour cette édition, on souhaite rendre hommage à Patrice Desbiens, un poète de Sudbury, qui a marqué l’imagination d’une génération complète d’artistes d’ici. «On souhaite lui créer son propre site sur le sentier», avance M. Séguin. À la galerie de la sacristie du Musée-église, on fera place à une exposition de photos de René Bolduc, en 2018. Ses œuvres seront accompagnées des textes de la journaliste et auteure Mélanie Roy. Saint-Venant, source d’inspiration Si Saint-Venant-de-Paquette est source d’inspiration pour Richard Séguin, l’artiste avoue n’avoir jamais écrit une chanson pour sa petite municipalité. «Ça me chicote de plus en plus d’écrire un hymne à Saint-Venant, ou encore de nommer le village et raconter l’histoire de certains de ses personnages. N’empêche, ma musique a largement été influencée par ces paysages et la tranquillité qu’on y retrouve.» Ces jours-ci, M. Séguin planche sur un projet d’écriture de théâtre musical, autour de l’œuvre de Henry David Thoreau, le père de la désobéissance civile. «Le fruit est mûr et j’espère le présenter en 2019. Ma préoccupation pour le moment est l’enregistrement sonore. Je ne sais pas encore si je vais le monter en pièce. J’y vais par étape. C’est un monde que j’apprivoise au fur et à mesure.»