Rencontre avec trois « légendes » de la scène musicale de Coaticook

COATICOOK. Qu’ont en commun Bernard Pépin, Luc Paradis et Réjean Audet? Ce sont probablement les trois musiciens et chanteurs qui ont « fait lever le party » le plus souvent dans les bars et autres établissements de la région de Coaticook.

« On a peut-être partagé la scène à quelques reprises par le passé, mais je pense que c’est la première fois qu’on est rassemblé autour d’une table, les trois ensemble pour jaser, lance d’entrée de jeu Luc Paradis. Ça me permet aussi de dire à Bernard qu’il a été mon inspiration. »

« C’est drôle que tu dises ça, parce que je voulais te dire, Luc, que c’est en te regardant sur la scène que j’ai voulu faire ce métier », avance Réjean Audet. Le ton était donc donné.

Aujourd’hui âgé de 80 ans, Bernard Pépin dit avoir fait ses premières prestations devant un public alors qu’il n’était âgé que d’à peine 10 ans. « C’était lors de soirées à l’église Saint-Edmond, ici, à Coaticook, note-t-il fièrement. Après, j’ai gradué à l’Hôtel Child juste avant d’atteindre mes 18 ans. »

On l’a ensuite entendu au Corona ainsi qu’au Shady Crest à Ayer’s Cliff, avant qu’il ne prenne sa retraite de la scène en Floride, où il chantait dans un restaurant de cet État américain. « J’ai toujours eu de l’ouvrage. Je ne peux pas me plaindre. » 

Luc Paradis a poussé la note une première fois devant un public lors de la Fête nationale en 1977, à Coaticook. « La scène avait été installée juste en avant de la piscine municipale. Je me souviens, ce show-là avait passé à la télé communautaire. »

« Mon entrée à l’Auberge, par la suite, ç’a été un coup de chance. Un soir, il manquait de chansonniers. On avait alors demandé à Dick Dawson, avec qui je jouais au hockey, et il m’avait suggéré d’y aller. Je n’étais pas trop certain, car je n’avais pas de système de son. Il m’a dit qu’il allait payer la bière et le cognac, la plus belle des paies quoi, avec un p’tit salaire « on the side ». Ça n’a jamais arrêté par la suite. »

Luc a bien aimé ses prestations au Salon bleu, du côté du Domaine St-Laurent, à Compton. « Tu pouvais faire le tour du Québec en restant chez vous. Il y avait du monde de partout là-bas », se souvient cet artiste de 68 ans.

La piqûre de la scène, Réjean Audet l’a eue en faisant « une couple de shows de la St-Jean dans plusieurs petits villages ». « J’y ai découvert le répertoire québécois », dit celui qu’on a pu ensuite entendre au Café St-Michel de Magog, au Pub du lac à Sherbrooke et au Pierrot, dans le Vieux-Montréal. « Réjean, ç’a longtemps été le numéro 1 des chansonniers au Québec. Il était en demande partout », complimente M. Paradis. « Je ne dirais pas ça, Luc, mais c’est très gentil de ta part. Oui, en effet, c’était une belle période, les années 1990. » 

DES SOUVENIRS À LA TONNE

Difficile de mettre le doigt sur un souvenir en particulier en lien avec leurs belles années dans les bars et boîtes à chansons de la région. À la blague, Bernard dit se remémorer d’un certain public qui a capté son attention durant ce temps. « Les filles, les filles, les filles, rigole-t-il. C’était tellement l’fun d’avoir un genre de fan-club. Il me suivait de show en show, peu importe où j’allais. On va s’le dire, c’était une crisse de belle job. »

Réjean ne peut qu’acquiescer. « Ce que j’aime dans ce métier-là, ce sont les rencontres. C’est vraiment très nourrissant. »

« C’est une vraie drogue, renchérit Luc. Tu joues, le monde t’aime. Tu rejoues et on t’aime encore plus. C’est comme un cercle qui ne finit plus. Quand t’arrêtes, tu te sens seul en maudit. Reste que ce sont de très beaux moments. » 

« LE PLUS BEAU MÉTIER DU MONDE »

Les trois artistes réunis sont d’accord sur une chose. Avoir l’opportunité d’être sur scène, d’y chanter et de divertir une foule, aussi petite ou grande soit-elle, demeure le plus beau métier du monde. « Ça reste quelque chose d’unique, confie Réjean Audet. Il faut que tu animes une soirée, que tu t’accompagnes et que tu chantes. C’est un métier d’autodidacte. C’est aussi un grand privilège de pouvoir vivre de cet art. »

« Si tu veux en faire une carrière, le meilleur conseil que je pourrais offrir, c’est de ne pas lâcher, rajoute Luc Paradis. Il faut travailler très fort pour pouvoir s’en sortir. »

De son côté, Bernard Pépin aimerait bien revoir les cours de musique faire un retour dans le cursus scolaire. « L’amour de la musique, ç’a commencé très jeune pour moi et je pense que c’est ça la clé. Si tu apprends ton solfège tôt, tu vas peut-être développer une passion », philosophe-t-il. 

 

OÙ VOIR ET ENTENDRE PROCHAINEMENT CES ARTISTES?

Luc Paradis

Il sera la grande vedette du « Party des vacances de la construction », lequel aura lieu ce vendredi (21 juillet), au parc Chartier, à Coaticook. L’événement musical débutera à 18 h.

 

Réjean Audet

Tous les jeudis, en période estivale, Réjean Audet se produit du côté du resto-bar Chez Stanley, à Sherbrooke. Il offrira aussi une prestation au Parc de la gorge de Coaticook, ce samedi (22 juillet). On peut aussi l’écouter tous les jours de la semaine au 96,7 FM, de midi à 14 h. 

 

Bernard Pépin

Bien qu’il ait accroché son micro il y a plusieurs années, il est toujours possible de piquer une jasette avec l’artiste lors de ses visites aux restaurants Tim Hortons et McDonald’s, à Coaticook. « Ça va me faire plaisir de partager de bons vieux souvenirs », rigole l’octogénaire.