Au camp, des jeunes de Coaticook réalisent un court métrage
COATICOOK. Pour plusieurs, l’expérience d’un camp estival est souvent synonyme d’activités extérieures et de sorties à la plage ou encore à la piscine. Les jeunes du Camp Kionata, eux, profitent de l’été pour apprendre les rudiments du cinéma et créer un court métrage.
« Tu vas te placer à cet endroit et la caméra va te suivre dans tes déplacements. Quand je dirai action, c’est à ton tour. » Ces paroles, ce sont celles du réalisateur Johan Gass, qui s’adresse à l’un des sept jeunes participants de ce volet dédié au septième art. « Ils sont vraiment chanceux de vivre un tel atelier. J’aurais tellement aimé participer à une telle expérience quand j’étais plus jeune », confie le spécialiste.
Lors de leur semaine d’activités (1er au 5 août), les jeunes ont développé un scénario, participé au tournage des scènes et à la réalisation d’un court métrage, baptisé « Démonicus ». Celui-ci raconte l’histoire d’un curieux trio d’ados à la recherche d’un bouquin sacré. « On tourne ici à la bibliothèque, alors on a voulu raconter une histoire entourant un livre. À la fin, il arrive quelque chose de malheureux. C’est un peu un film d’horreur qu’on est en train de faire », raconte avec enthousiasme Alexis Viens, âgé de 11 ans, qui participe au volet cinéma du Camp Kionata pour une deuxième année consécutive.
Sa sœur Marilou l’a également suivi dans cette aventure. « C’est vraiment l’fun ce qu’on est en train de vivre. Tout le monde est investi à 100 % dans les activités. »
Inès Watson apprécie elle aussi l’expérience. « J’adore ça, car on voit ce qui se passe en arrière-scène. On se sent comme de vrais acteurs. »
Les apprentis comédiens pourront ajouter certaines connaissances techniques à leur bagage à la fin de leur séjour. « J’ai pris plus de temps pour leur montrer certaines techniques, comme l’utilisation du stabilisateur dans les rues, la « top shot » et l’utilisation d’un rail pour créer le mouvement. Ils travaillent même avec du matériel très professionnel. Le type de caméra qu’on utilise, la Red Komodo, a servi pour plusieurs plans dans le dernier Batman », explique M. Gass.
Heidi Delisle souhaite devenir comédienne plus tard. Son passage sur le plateau de la Bibliothèque Françoise-Maurice l’a convaincue qu’il s’agissait d’un bon choix. « C’est fou de voir comment ça prend du temps pour tourner une scène. En même temps, ça ne m’a pas découragée. Oui, c’est long, mais c’est plaisant d’apprendre sur le métier », souligne-t-elle.
Comme chez les pros, les scènes sont entrecoupées de pauses. Lors de celles-ci, il n’est pas rare de voir les jeunes bouquiner. « Ça fait qu’il faut replacer de nombreux livres dans les allées à la fin de la journée, rigole le directeur général de l’établissement, Benoit Bouthillette. Le camp se transforme en quelque sort en camp de lecture. »
Johan Gass participe à l’atelier pour une deuxième année consécutive. « J’adore transmettre la passion que j’ai pour le cinéma. Tourner une fiction d’horreur, ça fait aussi changement des publicités et des documentaires que je suis habitué de faire », compare-t-il.
Le court métrage réalisé durant ce camp sera diffusé sur différentes plateformes en ligne. Les jeunes ont aussi participé à une soirée de première, mercredi dernier (10 août), où ils ont défilé sur le tapis rouge et présenteront leur film au public.