«Une fusillade comme celle de Dawson, on en avait une toutes les 12 heures»
COATICOOK. Lors de son passage à la tête de l’hôpital rôle 3 à Kandahar, en Afghanistan, l’officier-commandant des Forces armées canadiennes Marc Dauphin a été fortement affecté par ce qu’il a vu. «Une fusillade comme celle de Dawson, on en avait toutes les 12 heures», se rappelle-t-il. Son passage en zone de guerre s’est déroulé pendant les six derniers mois d’opération de cet hôpital, en 2009. «On a fracassé tous les records, avance M. Dauphin. Pendant ce temps, on a reçu 40 % de tous les traumas de l’hôpital. C’était l’établissement le plus occupé et fort probablement le plus avancé. On y retrouvait toutes les spécialisations de la médecine. On a également très bien performé. Le taux de survie était de 97 % et de 98 % si on inclut seulement les militaires.» Parler de son expérience militaire, comme il l’a fait devant les membres de la Société d’histoire de Coaticook en décembre dernier, lui permet de se libérer de quelques démons, admet-il. Mais, il le fait également pour démontrer le travail que font les forces armées au nom des Canadiens. «Les gens élisent un gouvernement et c’est ce même gouvernement qui ordonne les forces armées. Je veux que les gens sachent ce que nous faisons, et ce, en leur nom.» Les histoires du docteur Marc Dauphin peuvent également être lues dans un livre intitulé «Médecin de guerre» ou encore dans son penchant anglophone «Combat Doctor». Au Québec, ce bouquin est un bestseller, ayant vendu plus de 3000 copies. Son aventure littéraire se poursuit également avec la saga «Plus jamais la guerre», dont les trois premiers tomes sont déjà sortis. «On travaille présentement sur le quatrième, raconte M. Dauphin. Je travaille aussi sur la traduction en anglais du premier tome.» Comme son «Médecin de guerre» a bien fait au niveau des ventes, une suite serait-elle envisageable? «Je pense que j’ai raconté tout ce que j’avais à raconter. À part d’être l’officier-commandant de l’hôpital dans sa pire période, je n’ai rien fait de spectaculaire. Le reste est bien banal. Je n’ai fait que mon travail», dit-il bien humblement. Et qu’en est-il d’un retour en politique? «J’ai fait un trait là-dessus. Je ferais un bien piètre politicien», admet celui qui s’était présenté sous l’égide du Parti conservateur du Canada lors du scrutin fédéral de 2015.