Souvenirs du grand incendie du centre-ville de Coaticook de 1949

HISTOIRE. Surnommé le plus grand désastre dans l’histoire de la municipalité, l’incendie qui a ravagé une grande partie du centre-ville de Coaticook en janvier 1949 a frappé l’imaginaire collectif. « C’était noir de monde venu voir les flammes », comme le démontrent les images d’une nouvelle vidéo de l’incident.

Celles-ci ont été dévoilées aux membres de la Société d’histoire de Coaticook, lors d’un déjeuner-conférence tenu au Club de golf de Coaticook, jeudi matin (26 mai).  « C’est quelqu’un qui nous a récemment amené une bobine qui contenait ces images. Nous avons été impressionnés par ce qu’on y retrouvait. Aujourd’hui, c’est facile, tu n’as qu’à sortir ton cellulaire et tu filmes. Dans ce temps-là, ça prenait toute une artillerie pour réussir à capter de telles images », souligne le conférencier invité, Luc Garant, également membre du conseil d’administration de l’organisme.

À titre de rappel, les flammes avaient à l’époque causé pour plus d’un million de dollars de dommages à divers bâtiments du centre-ville. Si on transpose ce montant aujourd’hui, on parle d’une somme entre 15 et 20 millions de dollars. « C’était un incendie d’une rare intensité, avance M. Garant. Ç’a touché l’Hôtel Child (aujourd’hui les appartements du même nom), le bâtiment qui abrite le Foyer du Sport jusqu’à l’église Saint-Jean, qui avait été complètement rasée. »

D’ailleurs, le feu avait pris naissance un dimanche matin, alors qu’une messe y était célébrée. « Les médias de l’époque rapportaient qu’entre 700 et 800 personnes assistaient à la célébration, comme quoi aller à la messe était pas mal plus populaire dans c’temps-là, remarque Luc Garant. Les gens s’étaient alors rués à l’extérieur, ce qui avait créé une marée humaine dans les rues. »

Ex-présidente de la Société d’histoire de Coaticook, Carmen Michaud se rappelle de cette journée fatidique. « On restait sur la rue St-Paul, dans une maison à quatre loyers. On était monté sur la galerie pour voir tout ça. On aurait bien aimé aller au centre-ville, mais ma mère nous avait empêchés. Elle disait que c’était trop dangereux. »

« On a tout reconstruit pratiquement au même endroit, ce qui fait qu’on passe dans ce secteur aujourd’hui et on a l’impression que ces bâtiments ont toujours existé, qu’ils ont toujours été là », rajoute M. Garant. 

Heureusement, le sinistre n’avait causé aucun décès, ce qui est tout de même surprenant vu l’ampleur des dégâts et le nombre de personnes rassemblées dans le secteur. « Il y aurait peut-être eu un sauvetage d’un petit garçon. Sur des photos, on a pu observer un pompier glisser une échelle au troisième étage d’un bâtiment et voir quelqu’un être sauvé », explique-t-il.

L’IMPORTANCE DE SE SOUVENIR

Aux yeux des personnes interrogées, il est du devoir d’une communauté de se souvenir des grands événements qui l’ont ébranlée. « C’est important de se remémorer, lance Luc Garant. Il faut comprendre toute l’histoire pour être en mesure de prendre certaines décisions. C’est réellement intrigant et plaisant de pouvoir partager tout ça. »

Le propriétaire d’un commerce au centre-ville a commencé à s’intéresser à l’histoire lors de l’achat de sa résidence, un bâtiment construit tout près des années de la fondation de la ville de Coaticook. Un intérêt qu’applaudit Carmen Michaud. « C’est difficile d’avoir une certaine relève, raconte l’ancienne présidente de l’organisme. Heureusement, depuis un p’tit bout de temps, les jeunes s’intéressent davantage à l’histoire. »

La Société d’histoire de Coaticook a d’ailleurs un nouveau « jeune » président en la personne de l’historien Karl Bourassa.