Y a-t-il trop de terrains de golf dans la région?
PLEIN AIR. Les golfeurs de la Vallée sont très choyés. À quelques kilomètres de chez eux, ils retrouvent cinq terrains et c’est sans compter ceux dispersés un peu partout sur le territoire estrien. À l’inverse, les propriétaires de ces établissements comptent sur une clientèle qui se fait de plus en plus rare. La question se pose donc. Y a-t-il trop de terrains de golf dans la région?
À cette interrogation, les responsables questionnés sont tous d’accord pour dire qu’il y en a beaucoup. La preuve, selon de récentes statistiques de l’industrie, un terrain est dit «viable» s’il a un bassin, à lui seul, de 27 000 de population. En Estrie, le ratio est plutôt d’un terrain pour 9000 citoyens.
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Le Club de golf de Waterville entamera bientôt sa 15e année. Depuis 2005, il voit une baisse de sa clientèle. «C’est léger, mais on s’en tire quand même bien, souligne Donald St-Pierre. Notre formule 9 trous plaît beaucoup aux gens. Notre clientèle est plus familiale, ce qui nous permet de bâtir notre relève.»
À titre informatif, la meilleure année de l’institution watervilloise a été chiffrée à 28 000 rondes de golf, alors qu’en moyenne, ces temps-ci, on parle de 26 000 rondes.
Même constat au Club de golf Coaticook. «Notre clientèle est vieillissante et c’est difficile de remplacer ceux qui délaissent le sport», observe le directeur général de l’endroit, Steven Brown.
Grâce à une subvention de la Fondation Tillotson, les dirigeants du club coaticookois ont peut-être trouvé la solution à ce problème. «Jean-Philippe [Byrns] va enseigner le golf aux jeunes de l’école Gendreau. On pourra aussi donner des cours gratuits avec notre équipement.»
À savoir maintenant s’il y a trop de terrains pour le nombre de golfeurs, M. Brown croit que le marché traverse une phase difficile. «Oui, il y a peut-être trop de terrains, mais je ne souhaite malheur à personne. Avant, c’était difficile d’obtenir un départ en haute saison. Maintenant, on a toujours de la place. Il faut trouver des solutions pour attirer la clientèle.»
Au Club de golf Dufferin Heights, on croit l’avoir trouvée. «Il faut offrir des promotions tout au long de la saison. Autrefois, tu en avais seulement au début et à la fin de la saison», raconte la responsable de l’administration et des finances de l’institution, Wilma Laflamme.
En opération depuis 1922, le club de Stanstead-Est a vu diminué son membership au cours des dernières années. «Depuis la récession des dernières années, les gens font plus attention à leur budget loisirs. On le ressent. Le fait qu’on soit un peu plus éloigné que les autres terrains ne nous aide pas non plus. Quoiqu’on a un magnifique panorama ici», fait savoir Mme Laflamme.
Un an après avoir célébré son 50e anniversaire, le Club de golf Milby dit être sur une bonne voie. Le professionnel et directeur, Guy Faucher, assure que son membership est stable depuis environ cinq ans.
Un terrain en pleine transformation
Selon les informations recueillies par Le Progrès, il s’agirait de la dernière saison du Club de golf du lac Lyster sous sa forme actuelle. En effet, un groupe d’hommes d’affaires a récemment fait l’acquisition de la moitié du terrain pour y construire des résidences de luxe. L’autre parcours de 9 trous pourrait cependant être bonifié vers un 12 trous, une nouvelle tendance dans l’industrie.