Une recycologue de Compton s’inquiète du sort réservé aux masques jetables

ENVIRONNEMENT. À leur retour en classe, les élèves de toutes les écoles secondaires de la province ont reçu une boîte de masques jetables, lesquels doivent être portés et changés deux fois par jour. La quantité innombrable de déchets que cette initiative entraînera inquiète la recycologue Monique Clément.

«Je comprends la volonté du gouvernement de vouloir protéger les jeunes avec des masques de procédure, mais a-t-on pensé à comment nous allons les récupérer une fois qu’ils auront été utilisés. De ce que j’ai pu lire à ce sujet, ce sont les centres de services scolaires qui ont cette responsabilité. Aucun plan n’a été élaboré, du moins, à ce que je sache. J’ai vraiment peur qu’on se retrouve avec une énorme quantité de ces masques dans les poubelles, dans les sites d’enfouissement, et pire, dans notre environnement», déplore la citoyenne de Compton.

Celle qui a développé une expertise en matière d’environnement aurait préféré que le gouvernement propose certaines solutions. «On va laisser de côté le débat entre quels masques sont les plus efficaces, car je ne veux pas embarquer dans le côté scientifique. Ce n’est pas mon expertise. Toutefois, ça l’est en environnement. En tant que recycologue, il me semble que la pilule aurait été plus facile à avaler si le gouvernement avait mis en place un système de récupération. En agissant comme il le fait, on dirait qu’on fait un retour en arrière d’une vingtaine d’années.»

«Le gouvernement manque un peu de leadership dans ce dossier. On vient d’interdire les plastiques à usage unique et là, on oblige les jeunes à utiliser des masques à usage unique. C’est un non-sens», poursuit Mme Clément.

Envoyer ces masques à l’enfouissement viendrait-il assombrir le bon bilan de récupérateur de la MRC de Coaticook, qui est considérée comme l’une des régions du Québec qui détourne le plus de matières des sites d’enfouissement? «D’abord, il faut dire que toute la province est aux prises avec ce problème, donc, on devrait être tous sur le même pied d’égalité. Ensuite, ce n’est pas des tas de masques qui viendront augmenter le tonnage envoyé aux déchets. Cela étant dit, il ne faut quand même pas utiliser ces arguments pour dire que la situation n’est pas trop grave.»

Une fois utilisés, difficile de dire quel usage on pourrait faire de ces masques. La recycologue Monique Clément affirme se retrouver devant bien peu de solutions. «Pourrait-on les laver?, se questionne-t-elle. On reviendrait alors aux masques réutilisables. Les solutions sont malheureusement peu nombreuses», lance-t-elle.