Une mère monoparentale peine à élire domicile à Coaticook

Jamie-Lynn Thompson est mère monoparentale de quatre enfants. Une récente promotion au travail l’amène, elle et sa petite famille, à se chercher un appartement à Coaticook. Malheureusement, la Sherbrookoise se heurte à des portes closes de la part des propriétaires, jugeant son clan trop nombreux.

«Jamais je n’aurais pensé que de se trouver un appartement aurait pu être aussi difficile, lance désespérément la femme de 35 ans. J’ai eu à le faire à quelques reprises dans ma vie et je n’ai jamais rencontré autant d’obstacles. Franchement, c’est vraiment décourageant.»

Mme Thompson dit avoir été refusée à trois reprises. La raison? Les proprios jugent sa famille trop nombreuse, ce qui pourrait nuire à la tranquillité de leurs logements. «Deux d’entre eux ne m’ont jamais rappelée et, pourtant, on parle ici de 5 et demi. Mis à part une famille, qui pourrait bien louer ce genre d’endroit? Certainement pas un célibataire. Pour l’autre, il me l’a avoué en plein visage. "Vous savez, cinq personnes, ça commence à faire du monde dans la bâtisse. Je ne suis pas vraiment à l’aise. Désolé!" C’est très choquant de se faire répondre de cette manière», réplique celle qui déposera une plainte en bonne et due forme contre l’un des propriétaires visés.

La mère déplore ce manque d’ouverture, surtout dans une municipalité où la famille est mise de l’avant. «Coaticook a adopté sa politique familiale récemment. Je trouve ça génial, mais on dirait qu’il y a des embûches. La Ville devrait s’entretenir avec les propriétaires pour éviter que ça ne se reproduise. Après tout, il en va de la croissance et de l’image de la Municipalité.»

Jamie-Lynn Thompson n’est pas étrangère à la Vallée de la Coaticook. Son copain demeure à Saint-Malo et elle a de la famille et des amis qui y vivent. «C’est un très beau milieu de vie. C’est paisible et tranquille. J’aimerais bien y élever ma famille. Je trouverais bien dommage d’avoir à refuser une promotion parce que je n’ai pas d’endroit où vivre. C’est le seul obstacle qui m’empêche d’obtenir une meilleure qualité de vie», se désole celle à qui on a offert un poste de gestion dans les cuisines du restaurant Jack-O.

Étonnement à la Ville

La Ville de Coaticook se dit étonnée par cette situation, qui vient en contradiction avec sa récente politique familiale et des aînés. Les personnes contactées ont dit vouloir entrer en contact avec Mme Thompson afin de régler la problématique.

Grand manitou de la première politique familiale de la municipalité, André Langevin admet que la situation est des plus délicates. «Ce n’est pas toujours facile de se trouver un logement. Quand je vois ce qui se passe dans ce cas, ça me renverse», lance l’ex-maire de Coaticook

S’il était toujours en politique active, M. Langevin mettrait de l’avant quelques idées. «Il n’y a pas beaucoup de logements à Coaticook pour les familles nombreuses. Pour remédier à la situation, je crois qu’il faudrait en construire plusieurs à trois chambres, comme ce qui a été fait dans le temps, avec la coopérative. Ça viendrait répondre à plusieurs besoins», croit-il.