Une experte propose des solutions pour des matières recyclées «moins contaminées»

ENVIRONNEMENT. La Chine ne veut plus de nos matières recyclées en raison de la présence de certains contaminants. En tant que citoyen, existe-t-il des moyens d’aider les centres de tri à atteindre une meilleure qualité de ces matières? La recycologue Monique Clément s’est penchée sur la question. La situation environnementale à laquelle font face les centres de tri est d’abord de nature économique, explique la spécialiste. «Ils prenaient pratiquement n’importe quoi, indique-t-elle. Alors, les centres de tri se disaient pourquoi ajouter des employés alors qu’ils arrivaient tout de même à un résultat satisfaisant pour leurs clients. La Chine a maintenant mis fin à ces contrats et là, les centres de tri font face à de grands casse-tête.» Par matières contaminées à l’intérieur du papier, on entend principalement le plastique. «Il y en avait trop dans ce qui sortait à la fin, résume Mme Clément. Les coupables, ce sont les sacs. Quand ils sont seuls, ils sont difficiles à trier, à retirer un par un par les trieurs. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il passe environ 18 tonnes de matières à l’heure sur la chaîne. C’est l’équivalent de trois camions de collecte. Ça passe à un rythme effarant. Les pauvres travailleurs, qui évoluent déjà dans des conditions difficiles, ne peuvent pas tout voir. Si on peut ensacher tous nos sacs, ça aiderait beaucoup à la qualité.» D’autres contaminants peuvent se retrouver dans les papiers, comme les résidus textiles. «Les vêtements ne vont pas au recyclage. Il y a des cloches spécialement aménagées pour cela, comme celles du Centre d’action bénévole [de la MRC de Coaticook]. Elles se retrouvent présentement dans chaque ville de notre région», clame la spécialiste. Cette nouvelle amènera probablement les recycleurs à moderniser leurs installations. Présentement, le contenu des bacs de recyclage des foyers de la MRC de Coaticook sont envoyés vers Sherbrooke. Toujours les champions La recycologue Monique Clément prépare en ce moment le rapport annuel de gestion des matières résiduelles de la MRC de Coaticook. Pour l’instant, les citoyens de la région demeurent les champions de la récupération en province. «On s’en va dans la même direction. Il n’y a pas de changements majeurs», indique celle qui déposera son rapport à la mi-février. Mme Clément apporte aussi quelques trucs afin de maintenir le bon positionnement de la région. «Priorisons des produits plus durables. Et posons-nous aussi la question à savoir si on a vraiment besoin de cette « bébelle » avant de l’acheter. On peut aussi éviter le gaspillage en achetant usagé ou en donnant une seconde vie à certains articles. Ensuite, pensons au recyclage.»