Une excellente saison des sucres à prévoir dans la région de Coaticook

PRINTEMPS. Les températures douces des derniers jours font croire aux acériculteurs de la région de Coaticook que la saison des sucres sera excellente cette année. En plus, les propriétaires des fameuses cabanes pourront recevoir la visite des gourmands chez eux, une première en deux ans, en raison de la pandémie.

« Ça coule, c’est effrayant, s’exclame avec enthousiasme le copropriétaire de l’Érablière Grand M’man de Saint-Herménégilde, Nil Cournoyer. Ça fait dix ans que nous sommes en opération et, des bons débuts de mois de mars comme -celui-là, on en a rarement vu d’une telle intensité. Si -Dame nature peut collaborer au cours des prochaines semaines, on vivra certainement l’une de nos meilleures saisons. »

Un sentiment partagé par Philip Lanciaux, le propriétaire d’un autre établissement de -Saint-Herménégilde, l’Érablière du lac Wallace. « La récolte sera bonne. Même chose pour le sirop », assure-t-il.

Sur son vaste terrain, on compte plus de 28 000 entailles, ce qui en fait l’une des plus grandes érablières de la région. Après un déversement d’huile survenu à l’été 2020, le propriétaire des lieux a dû raser ses installations et « recommencer à neuf », comme il se plaît à dire. La nouvelle érablière a été remplie d’appareils à la fine pointe de la technologie. « Je peux pratiquement tout faire à distance, mentionne M. Lanciaux. Je peux contrôler les équipements et les caméras avec mon téléphone ou encore avec un ordinateur. Je peux partir les pompes, par exemple. La bouilleuse électrique peut elle aussi être contrôlée à distance. J’ai aussi un bon réservoir pour garder le sirop en stock. Finalement, il ne me reste plus qu’à aller à la cabane pour mettre le sirop dans le baril. »

RETOUR À LA CABANE

Copropriétaire de l’Érablière du village de Compton, Maximilien Leblanc-Bolâtre salue de son côté le retour des repas servis à la cabane. Le sympathique barbu confirme que son calendrier de réservations est pratiquement plein jusqu’à la fin du mois d’avril. « Ça fait deux ans que les gens ne peuvent vivre cette expérience. Ils ont hâte de revenir. On ressent un très grand engouement », avance-t-il.

Originaire de la région de la Côte-Nord, Maximilien n’a pratiquement jamais vécu les repas de cabane à sucre. « -Quand nous sommes déménagés, les deux bras nous sont tombés en voyant comment cette tradition était populaire dans le sud du -Québec. On a vite appris qu’il y avait des classiques, mais on a voulu apporter notre petite touche gourmande. »

Est donc né un menu diversifié et pour le moins audacieux, lequel les gens ont pu d’abord découvrir en service de boîtes-repas l’an dernier [elles sont d’ailleurs toujours disponibles cette année]. « Au lieu des traditionnelles fèves au lard, on a concocté une pâtée des bois, qui sont en fait des bines avec des saucisses merguez. C’est le genre de repas qu’on se faisait au chalet, le long du fleuve, sans électricité, à la bonne franquette. Pour notre jambon, on y est allé avec une version effilochée avec une sauce à l’érable maison. »

Pour Maximilien et sa conjointe -Stéphanie, il s’agira d’une première saison « à la cabane ». Les nouveaux propriétaires ont pris possession des lieux en 2019, quelques mois avant le début de la pandémie. « Heureusement, nous avons développé une gamme de produits et de partenariats, en plus de notre cantine, pour passer à travers ces moments. »

À l’Érablière Grand-M’man, on offrira également des repas à la cabane, de même que des boîtes pour emporter. Ceux qui se rendront sur place pourront découvrir le grenier de -grand-maman. « C’est un retour dans le temps avec des items du passé. Ça fait revivre bien des souvenirs à nos visiteurs », lance Nil Cournoyer. Ce dernier note qu’un sentier pédestre a été conçu pour faire connaître le processus de transformation de la sève en sirop.

Bien qu’on ne serve aucun repas à l’Érablière du lac Wallace, son propriétaire n’est pas contre l’idée de recevoir de la visite de temps à autre. «Ça me fait vraiment plaisir d’expliquer tout le travail que ça prend pour arriver à cette canne de sirop, -dit-il en pointant fièrement le produit final. Il suffit d’appeler avant pour être certain qu’on soit sur place.»