Une campagne de sociofinancement vient en aide à la maman de Patricia Désorcy

COATICOOK. Patricia Désorcy était bien loin de se douter qu’une initiative de l’une de ses amies pourrait la rapprocher de sa mère biologique vivant au Honduras, qui se bat présentement contre plusieurs cancers. Il y a quelques jours, Ann Jones a mis en ligne une campagne de sociofinancement afin réunir Patricia avec sa maman, peut-être pour une dernière fois. Elle a eu la puce à l’oreille lorsque sa bonne amie a publié sur Facebook un article d’un journal hondurien racontant l’état de santé de sa mère, lequel était en train de se dégrader. On pouvait alors apprendre que Juana Pavon [la mère de Patricia] était atteinte d’un nouveau cancer, cette fois-ci buccal, et qu’une masse se cachait à l’intérieur de son cerveau, possiblement une tumeur. «Cette histoire l’a beaucoup touchée, raconte Patricia, à propos de son amie. Elle m’a dit que ça lui brisait le cœur que je ne puisse pas être auprès de ma mère en ces temps difficiles. Mais, la réalité est que je suis ici, à Coaticook, j’ai mon fils et ma job.» L’idée d’une campagne de sociofinancement a germé, puis est devenue réalité. La principale intéressée l’a appris après avoir participé à une répétition d’un show-bénéfice. «Je pensais que mon Messenger allait exploser, tellement j’avais reçu des messages, rigole-t-elle. Je m’étais dit que ça devait être des chaînes, mais, au contraire, j’ouvre ça, et c’était plein de messages d’encouragement et de gens qui ont dit avoir donné à ma campagne. Je ne comprenais plus rien.» Un simple défilement sur le populaire réseau social Facebook et tout s’est ensuite éclairé. «J’ai vu le site avec la photo de ma mère et je me suis mise à pleurer, se souvient-elle. Mon premier réflexe, c’était d’être gênée. Je me suis sentie mal, car jamais je n’ai demandé une « cenne » à qui que ce soit dans la vie. J’aurais plutôt emprunté pour ça. Ça prenait vraiment quelqu’un d’autre pour penser à ça. Ça fait quelques jours maintenant et j’ai appris à accepter cette aide que je n’avais pas demandée au départ. C’est fou à quel point les gens sont généreux.» Des dons de toutes parts «Je suis extrêmement touchée par tout cet amour que je reçois, clame Patricia Désorcy», les larmes aux yeux. Les dons affluent d’ailleurs de toutes parts afin de réunir la Coaticookoise à sa mère, hospitalisée en Amérique centrale. De nombreux auditeurs de CIGN 96,7, où elle y anime une émission, ont participé à cette campagne de financement. Une jeune femme a également offert une partie de l’héritage de sa mère afin d’aider Patricia, qui l’avait auparavant supportée dans certaines épreuves. Un homme d’affaires souhaitant demeurer anonyme a versé 1000 $ au projet. «Depuis que j’ai arrêté de boire il y a quatre ans, j’ai pu aider certaines personnes dans leur bataille contre cette dépendance. Une autre dame, qui est maintenant sobre, a vu mon histoire et est venue m’apporter des sous. Lorsque je l’ai vue, j’ai fondu en larmes et mon bureau s’est transformé en lac.» Peut-être une dernière rencontre Au départ, Patricia Désorcy souhaitait utiliser les sommes amassées afin de soulager les douleurs de sa mère. «C’était ça qui me faisait le plus mal, de la savoir en souffrance. Récemment, on lui a donné de l’aloès à boire pour la calmer.» Un possible périple au Honduras est maintenant possible pour la pétillante Patou. «Elle aurait pu avorter, mais elle m’a donné la vie. Elle ne m’a jamais abandonnée. Et là, c’est à mon tour de la supporter dans ce combat», philosophe-t-elle. L’an dernier, Mme Désorcy avait souhaité réunir sa mère à ses deux frères, qui sont, eux, en Allemagne ainsi qu’au Moyen-Orient. Cela aura peut-être pris un peu plus d’un an, mais elle est sur le point de voir son rêve se réaliser. «J’aurais aimé que ce soit en d’autres circonstances, mais ainsi va la vie. On aura tout de même de très beaux moments.»