Un terrain de soccer qui sera à l’image de Louis-Philip
MÉMOIRE. Ébranlée par le départ d’un de ses élèves en juin 2024, l’école primaire Saint-Barthélemy d’Ayer’s Cliff se mobilise afin d’aménager un terrain de soccer qui rendra hommage au jeune disparu, Louis-Philip Gravel.
Louis-Philip venait de fêter ses 11 ans lorsqu’il a été terrassé par le cancer, à la fin de sa 5e année.
Confronté 18 mois plus tôt à un diagnostic implacable – une tumeur cérébrale incurable – le garçon à la personnalité pétillante tenait à poursuivre ses études et à côtoyer ses camarades de classe, à travers son épreuve.
« Il voulait continuer d’aller à l’école pour conserver ses interactions sociales. C’était un enfant qui aimait côtoyer les autres et qui avait beaucoup d’énergie », confirme sa maman Caroline Laperle, qui est originaire de Coaticook.
Avec sa personnalité attachante et son entrain, Louis-Philip Gravel était un élève fort apprécié à l’école primaire Saint-Barthélemy. (Photo gracieuseté)
Et une partie de son énergie, Louis-Philip avait l’habitude de la dépenser en frappant des ballons de soccer sur le terrain gazonné du parc-école. Un espace aménagé modestement, faut-il le préciser, avec des buts de fortune.
Sachant que son ancien élève adorait cet endroit et qu’il nourrissait une passion pour le soccer, l’enseignante Amélie Trépanier a soumis l’idée d’un nouveau terrain adapté, qui porterait la signature de Louis-Philip, et qui lui rendrait hommage de façon personnalisée.
Une suggestion qui a rapidement plu à la direction de l’école et aux parents du jeune garçon. « Ce serait bien d’avoir de vrais buts, bien ancrés, et un bon marquage au sol. Et s’il n’en tenait qu’à moi, ce serait une surface en gazon synthétique », lance Nicolas Gravel, papa de Louis-Philip, dans un élan d’optimisme.
Campagne de financement
Bien que la surface synthétique demeure un rêve à long terme et beaucoup plus coûteux, les autres aménagements, eux, pourraient être facilement réalisables à moyenne échéance. « Je crois qu’on pourrait faire un beau projet de départ avec une somme de 30 000 $ », estime le directeur de l’école Saint-Barthélemy, Marc-Antoine Mauzerolle.
« Si tout va bien, quelques améliorations pourraient être déjà apportées dès la prochaine rentrée scolaire. Et notre but est de compléter le tout d’ici deux ans, avant que le jeune frère de Louis-Philip (actuellement en 4e année) n’ait terminé son passage au primaire chez nous », poursuit le directeur.
Question de défrayer les coûts de cette infrastructure sportive et communautaire, la campagne de financement s’amorcera par un encan silencieux qui se déroulera du 15 au 22 mars. Les intéressés pourront découvrir les items et faire une mise via la page Facebook « Encan droit au but pour L-P ».
Il est aussi possible de soutenir l’initiative en offrant un don pour l’encan, d’ici le 11 mars. Pour ce faire, on contacte Nicolas Gravel à l’adresse nicolasgravel@hotmail.com.
Du soutien et un accompagnement hors pair
Confrontés à la pire épreuve qu’un parent puisse vivre, Caroline Laperle et Nicolas Gravel ont tenu à souligner tout le soutien qu’ils avaient reçu de leurs proches et du personnel enseignant, lors de la maladie de leur fils.
« On a été privilégié d’être accompagné de la sorte », reconnaissent-ils.
L’école Saint-Barthélemy a notamment mis en place des rencontres avec les élèves et diverses mesures pour permettre à Louis-Philip de poursuivre son parcours scolaire jusqu’à la toute fin.
« La perte d’un élève, on souhaite ne jamais avoir à vivre cela, car ça bouleverse tout le milieu. Mais on sait que ça peut arriver. On doit donc être en mesure d’offrir du soutien psychologique, autant aux élèves qu’au personnel », explique Marc-Antoine Mauzerolle.
Louis-Philip Gravel a eu la chance de rencontrer tous les joueurs du CF Montréal, en mai 2023. (Photo gracieuseté – Marc-André Donato)
À travers son cheminement douloureux, Louis-Philip a également vécu de grands moments, comme ce match de soccer professionnel en mai 2023, où il était l’invité spécial du CF Montréal.
Lors de cette joute inoubliable, il a eu la chance de rencontrer tous les joueurs et dirigeants de la formation montréalaise, en plus de visiter les installations privées comme le vestiaire. « L’arbitre est venu le voir à la fin de la partie pour lui remettre symboliquement un carton rouge et un carton jaune. Et les joueurs adverses sont même venus le saluer. C’était sa soirée à lui et il en a bien profité », se remémore Nicolas Gravel, sur un ton reconnaissant.