Un optométriste en mission pour faire des p’tits miracles
LUNETTES. Honduras. Haïti. Bolivie. Pérou. Équateur. La liste de pays visités par l’Optométriste sans frontières Hector Tremblay est exhaustive. Le Coaticookois garde bien évidemment de bons souvenirs de tous ses voyages humanitaires, mais il se souviendra bien longtemps de sa dernière mission, en juin dernier, où il a aidé à implanter une clinique optométrique dans une petite communauté de Tanzanie.
Son expérience à Usangi aura été bien «spéciale» selon les dires du principal intéressé. «C’était la première fois qu’on aménageait une clinique, explique M. Tremblay. Lorsqu’on est arrivé, tout était à faire. Ils n’avaient touché à rien. Ils nous avaient attendus.»
Avec un collègue opticien de Québec, l’optométriste coaticookois a réalisé le défi de taille, en plus de prendre en charge les deux nouvelles «recrues». «À cause du manque d’équipements, ça faisait cinq ans qu’ils n’avaient pas pratiqué. La clinique est maintenant installée à l’hôpital. C’est un projet très structurant et durable.» En effet, Hector Tremblay compte faire un suivi des activités de la nouvelle clinique et de la formation qui sera offerte aux optométristes de la région au cours des quatre prochaines années.
Lors d’un seul périple, le Coaticookois peut voir jusqu’à une quarantaine de patients quotidiennement. «Redonner la vue à quelqu’un, c’est comme accomplir un petit miracle pour eux, admet-il bien sagement. J’ai toujours dit que si je corrigeais la vue d’un patient, de 35 % à 70 %, j’améliorais sa condition de 100 %.»
Au fil de ses missions, l’optométriste maintenant à la retraite a additionné son lot d’anecdotes. Sa préférée demeure néanmoins l’histoire d’une petite fillette de neuf ans des Philippines. «Les gens, là-bas, la considéraient aveugle. Sa mère l’amenait à l’école et elle la tenait par la main pour la guider. La religieuse m’a demandé de l’examiner, même si elle n’était pas sur la liste. Sa myopie était à -17, ce qui est une très grosse myopie. On avait des lunettes correctives à -12. Le lendemain, je voyais cette même petite fille gambader dans l’école. Elle avait un grand sourire. J’ai appelé ça sa petite résurrection.»
Les histoires ne sont pas toujours roses, malheureusement. Les cas de cataractes, où le cristallin devient entièrement opaque, ne peuvent être traités sur le terrain. Une simple chirurgie au Québec peut traiter cette condition. «Parfois, on est obligé de refuser des gens, car il y a trop de patients en liste», rajoute également M. Tremblay.
Où prennent-ils les lunettes?
Les lunettes amenées dans les différentes missions d’Optométristes sans frontières sont recueillies un peu partout en province, grâce à des initiatives d’organismes, comme celles de différents Clubs Lions. Grâce au travail des bénévoles, elles sont nettoyées, puis analysées pour trouver leurs forces. Les lunettes de soleil sont également acceptées. Dans la Vallée, notons le travail de Monique Bégin, qui effectue ces tâches.
Hector Tremblay repartira bientôt à Madagascar pour une autre mission humanitaire. «Je continuerai de le faire tant que la santé me le permettra. J’adore ça, car ça me permet aussi de voyager et de découvrir de nouveaux endroits sur la planète», raconte celui qui aura bientôt 73 ans.