Un «message d’espoir» lancé par les agriculteurs de la Vallée
AVENIR. Malgré les difficultés vécues dans le monde agricole, les producteurs encouragent tout de même les jeunes à se lancer dans cette grande aventure.
Sur les 191 répondants du sondage du Plan de développement de la zone agricole (PDZA) de la MRC de Coaticook, près des deux tiers d’entre eux incitent la relève à choisir cette sphère d’activité. «Je vois ça comme un message rempli d’espoir, mentionne le chargé de projet du PDZA, Étienne Lafortune. Ils disent « oui, ce n’est pas nécessairement facile, oui ça fait encore du sens et oui ça vaut encore la peine de se lancer en agriculture. »»
Dans la même lignée, le transfert à la relève ainsi que l’acquisition de nouvelles terres représentent les souhaits les plus chers pour les producteurs de la Vallée, selon ce même sondage. «On voit cependant qu’ils planifient plutôt à court ou moyen terme, note M. Lafortune. On pourrait peut-être penser que ces deux scénarios représentent un facteur de stress, mais ce n’est pas le cas.»
En effet, l’augmentation des dépenses, la paperasse ainsi que l’instabilité du marché font plutôt partie des préoccupations quotidiennes des agriculteurs.
Les besoins en main-d’œuvre sont grandissants
Chose certaine, le secteur agricole emploie beaucoup de travailleurs. Les 191 répondants du sondage donnent du boulot à 969 personnes, qu’elles soient à temps partiels, à temps plein ou employés saisonniers.
Les producteurs qui estiment avoir des besoins en main-d’œuvre ont de la difficulté à trouver des travailleurs qualifiés. Près du quart des propriétaires mentionnent avoir aussi de la difficulté à se faire remplacer lorsque viennent les vacances. «Je pense même que ce chiffre pourrait être plus élevé, car nous n’avons pas précisé la longueur du congé, explique Étienne Lafortune. Concrètement, sur le terrain, les agriculteurs ont de la difficulté à déléguer la prise de décision.»
Quelque sept répondants ont aussi mentionné avoir embauché de la main-d’œuvre immigrante. On pourrait croire qu’il y en aurait davantage, mais un peu moins de la moitié des sondés faisaient partie du secteur laitier, où cette main-d’œuvre est peu utilisée. «Il y a une forme de piste de solution ici, croit le chargé de projet du PDZA. Quand on en parle avec les agriculteurs, ils ont très bonne presse.»
Vendre ou acheter?
Selon les données recensées, presque autant d’agriculteurs cherchent à acheter ou à vendre des terres. D’ici les cinq prochaines années, 12 % des producteurs sont prêts à vendre ou à louer, en tout ou en partie, leurs terres. «On pensait que les terres disponibles seraient plus localisées, dans un endroit éloigné où les sols sont moins favorables à la culture, dit M. Lafortune. On se rend compte que c’est assez dynamique partout.»
«La question est maintenant de savoir à qui ils sont prêts à vendre, poursuit le chargé de projet du PDZA. Certains le feront à leur relève. Ça, personnellement, ça me rassure. La plupart des propriétaires avancent en âge et ils sont rendus au moment de se poser la question. Ce questionnaire les a poussés d’une certaine façon à se questionner sur leur avenir. C’était l’occasion de s’assoir et de regarder ces points.»
Quant à l’achat de nouvelles terres, ils sont près d’une soixantaine à regarder le marché. De ce nombre, la moitié d’entre eux sont des producteurs laitiers.
Fait aussi à noter, les agriculteurs de la Vallée disent ne pas avoir de problème de voisinage.
Un meilleur avenir
Toutes ces statistiques seront utilisées pour la rédaction du Plan de développement de la zone agricole de la MRC de Coaticook. «On vise des actions locales et concrètes, qui répondront aux besoins des agriculteurs. Ce document servira à poser un diagnostic, à analyser, à trouver des pistes d’amélioration, de formation, tout ça pour dynamiser le milieu», souligne Étienne Lafortune.
Selon les prévisions, le PDZA sera déposé au début de l’été 2017.