Un hôpital du New Hampshire fait de l’œil aux patients de Coaticook

SANTÉ. Alors que certains soins médicaux peuvent prendre des mois, voire même des années à obtenir au Québec, un hôpital du New Hampshire, non loin de la frontière canado-américaine, fait de l’œil aux patients de la grande région de Coaticook en leur proposant des délais « plus raisonnables ».

« Tout dépend des tests demandés, avance le président de la Upper Connecticut Valley Hospital (UCVH), Scott G. Colby. Ça peut prendre un peu plus d’une semaine pour une imagerie médicale (IRM) ou on peut vous accueillir la journée même pour quelque chose d’un peu plus simple, comme une prise de sang. »

Cette percée vers la patientèle du Canada découle d’un récent achat d’une plateforme que l’établissement de santé de Colebrook a utilisée durant la pandémie. « En gros, il s’agit d’un site transactionnel sur lequel les gens venaient acheter leurs soins. On a pensé utiliser cette plateforme pour le tourisme médical en offrant des tests un peu plus routiniers », mentionne M. Colby. Parmi le panier de services offerts, on retrouve des prises de sang, des colonoscopies et endoscopies, de l’imagerie radiographique, des mammographies, des échographies et des tests de densité osseuse. « Nous avons même conclu une entente avec un motel de la région lorsqu’un soin nécessite une préparation la veille », souligne le président de la UCVH. 

Bien évidemment, comme le système de santé américain est différent de celui qu’on retrouve au Québec, les soins ne sont pas gratuits ni couverts par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Pour les soins spécifiés plus haut, on parle d’une facture pouvant aller de quelques dizaines de dollars à un montant un peu plus substantiel de plusieurs milliers de dollars. Certains soins peuvent toutefois être couverts par une assurance privée. « Mieux vaut se renseigner dans ce cas-ci », prévient Scott G. Colby. 

Une campagne d’information sera lancée au cours des prochains jours par l’établissement de santé américain. On demandera aussi aux gens près de la frontière de répondre à un sondage pour connaître leurs besoins en matière de soins. Celui-ci est disponible en cliquant ici.

UN SERVICE EN FRANÇAIS

Même si l’hôpital se situe en sol américain où l’anglais est prédominant, il sera possible de se faire soigner en français, tiennent à préciser les dirigeants de la UCVH. « Plusieurs membres de notre personnel sont bilingues, explique la cheffe infirmière, Lindsay Lea. Prenons l’exemple d’une de nos chirurgiennes, Tamsin Durand. Elle est née à Montréal et parle l’anglais et le français. Pour plusieurs, il s’agit d’une présence réconfortante. »

De plus, la Upper Connecticut Valley Hospital est abonnée à une plateforme donnant accès à des spécialistes de la santé bilingues. « Ça fonctionne par vidéoconférence, note Scott G. Colby. Comme ce sont des médecins qui sont de l’autre côté de l’écran, on s’assure ainsi que certains mots et diagnostics ne se perdent pas dans la traduction. On a beau avoir un membre de la famille qui se débrouille en anglais pour nous accompagner, mais cela ne veut pas dire qu’il soit aussi à l’aise avec certains termes médicaux. Et c’est important de tout bien comprendre lorsqu’on veut s’assurer d’un traitement efficace. »

QU’EN EST-IL DE L’URGENCE?

La Upper Connecticut Valley Hospital est aussi dotée d’une urgence. Les automobilistes qui franchissent la frontière peuvent parfois voir des affiches le long des autoroutes faisant la promotion du faible temps d’attente de ces installations. Serait-il alors sage de faire les 45 minutes de route vers Colebrook plutôt que d’attendre des heures dans une urgence de la région? « Lorsqu’il s’agit de soins urgents, dirigez-vous vers l’établissement le plus près de chez vous », avise M. Colby.   

« La plupart des Canadiens qui fréquentent notre urgence sont des touristes et possèdent des assurances voyage. Bien qu’on ait la capacité d’accueillir les patients de l’autre côté de la frontière, il faut savoir que les soins d’urgence peuvent faire rapidement grimper la facture. Notre offensive en sol canadien vise davantage les procédures non urgentes. »