Taxi 300 de Coaticook en colère contre le gouvernement

TRANSPORTS. Dans tout le dossier du rachat des permis de taxis par Québec, une seule question devrait être posée aux yeux du propriétaire de la compagnie Taxi 300 de Coaticook, Raynald Drolet. «Pourquoi le gouvernement tient-il mordicus à nous racheter et le faire si rapidement?», insiste-t-il.

«Le gouvernement a l’air pressé d’agir dans ce dossier, s’inquiète M. Drolet. Pourquoi vouloir accélérer le processus des consultations parlementaires [lequel devrait débuter à la mi-avril]? Cette réforme est importante. Il me semble qu’il faudrait prendre le temps de regarder pour voir si tout ce qu’on met sur la table est correct et comment atténuer les impacts.»

Le projet de loi 17 proposé par la formation caquiste de François Legault voudrait injecter 500 millions de dollars afin de racheter l’ensemble des permis de chauffeurs de taxi, en plus de moderniser cette industrie, laissant ainsi la place à de nouveaux joueurs comme Uber et Lyft.

«Laissez-nous nos emplois. On n’est pas à vendre. Qui a demandé de rayer de la carte l’industrie du taxi telle qu’on la connaît aujourd’hui? Quelle est la légitimité du gouvernement de procéder en ce sens? Je ne me rappelle pas que la CAQ ait fait campagne sur cette question», peste M. Drolet.

Un recours collectif a été déposé et accepté par la cour. Il pourrait coûter entre 1,7 et 2,2 milliards de dollars au gouvernement.

Modernisation de l’industrie

Le projet de loi proposé veut aussi moderniser l’industrie du taxi, une bonne chose selon le propriétaire de Taxi 300. «Il faut donner un coup de barre pour s’adapter et beaucoup d’entreprises l’ont déjà fait», indique Raynald Drolet.

À Coaticook, M. Drolet dit déjà avoir testé un système «à la Uber» en 2013. «Avec la couverture cellulaire qu’on a, on ne pouvait s’y fier. Ici, on n’a que trois véhicules. Le système présentement te dit seulement où est le taxi s’il est libre. Une journée comme un dimanche, où il n’y a qu’un seul taxi sur les routes, si celui-ci est occupé, la personne ne verra aucun véhicule disponible sur son application, ce qui pourrait l’induire en erreur.»