Steve Proulx quittera la direction du Carrefour jeunesse emploi de Coaticook

COATICOOK. Après 22 années au sein de l’organisation, le directeur général du Carrefour jeunesse emploi (CJE) de la MRC de Coaticook, Steve Proulx, tirera sa révérence cet automne. Il portera ensuite son chapeau de conférencier, toujours dans le but d’aider son prochain.

« Quitter un emploi et, disons-le, une certaine sécurité pour se lancer dans le vide et partir à son compte, ça fait peur », avoue d’entrée de jeu l’homme de 54 ans qui est malheureusement devenu non-voyant peu après la fin de son adolescence . 

L’écriture et le lancement de ses deux livres autobiographiques l’automne dernier ont accéléré son processus de prise de décision. « C’était un rêve que j’ai pu enfin réaliser. J’ai ensuite réfléchi et je me suis dit qu’il y avait encore des rêves que je n’avais pas réalisés. Devenir conférencier en était un et j’ai voulu me lancer. Des discours, j’en ai fait plus d’un par le passé. J’ai toujours été un gars de communication et ç’a m’a toujours attiré. Au final, mon objectif demeure le même qu’au CJE. Je veux aider les gens, mais cette fois-ci, d’une autre façon. »

L’aide qu’il a justement accordée aux nombreux bénéficiaires des services de l’organisme au fil des années demeure un souvenir impérissable. « Sur mes 22 années là-bas, j’ai été conseiller pendant 10 ans. Il y en a eu des jeunes qui sont passés dans mon bureau au fil du temps. Ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir réussi à les motiver. J’ai appris à me servir de ma cécité pour leur faire comprendre qu’ils étaient tout de même chanceux d’être dans la position qu’ils étaient. Plusieurs sont revenus me voir par la suite pour me dire que même avant d’entrer dans mon bureau, en m’observant avec ma canne, ils avaient été confrontés. J’ai eu un impact positif dans la vie de plusieurs d’entre eux. »

M. Proulx souhaite aussi souligner l’apport professionnel que lui a apporté le Carrefour jeunesse emploi de la MRC de Coaticook. « On recule d’une vingtaine d’années, à une époque où les personnes handicapées n’étaient pas nécessairement acceptées partout. On m’a alors donné ma chance et je leur en serai toujours reconnaissant. »  

Sans trop faire de publicité autour de ses nouvelles fonctions, Steve Proulx a déjà décroché quelques contrats, dont un avec le CRIFA dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire. L’Association de la dégénérescence maculaire de l’Estrie fera aussi appel à ses services. « J’ai aussi donné une conférence chez une entreprise de Québec. Après, son directeur m’a dit qu’il allait me référer. Ça vient confirmer que je suis à la bonne place. »

« Et si ça ne fonctionne pas, je pense bien que je serai capable de me replacer sur le marché du travail, dans le contexte actuel où tout le monde cherche des employés. J’ai toutefois un projet qui m’accroche alors je vais tout faire pour le réaliser », conclut-il.