Soins de santé à Coaticook: « C’est juste ici qu’on aurait pu avoir ce genre d’attention », lance Clément Roy

SANTÉ. Si les autorités décident de sabrer dans les soins de santé dans la région de Coaticook, elles verront Normand Roy monter aux barricades et défendre ces services qui lui ont été essentiels tout au long de sa vie.

Le plus récent exemple remonte à quelques semaines à peine. Le 22 février dernier, sa regrettée épouse, Doris, a été transférée à l’hôpital de Coaticook, via les installations du CHUS Fleurimont. M. Roy, qui est aussi le fondateur de la ferme piscicole des Bobines à East Hereford, souhaitait se rapprocher de sa conjointe aux prises avec la sclérose latérale amyotrophique (SLA). « Une place s’est libérée et on l’a transférée. Quand nous sommes arrivés, nous avons eu le plus chaleureux des accueils. C’était comme arriver dans notre propre famille. J’aime bien dire qu’on a été accueillis comme des rois », lance-t-il, un petit sourire en coin, mettant aussi l’emphase sur son nom de famille.

À peine arrivée dans sa nouvelle chambre, l’état de Doris s’est rapidement détérioré. Le 1er mars, son mari reçoit un appel important de l’hôpital. « On m’a dit qu’elle n’était pas consolable », se souvient-il, ému de replonger dans ce souvenir. 

Cette date est importante pour le couple, puisque l’un de leurs petits-fils est décédé à ce moment, en 1998, à l’âge de deux ans. « Je me suis dit qu’il fallait faire de quoi pour apaiser sa peine. J’ai donc apporté tout mon linge et je suis allé vivre avec elle pour les quelques jours qui lui restaient. »

Un autre moment important dans la vie du couple s’en venait aussi à grands pas: leur 50e anniversaire de mariage. « Vu son état, je me doutais bien qu’on ne pourrait pas attendre le 5 mai pour célébrer tout ça. J’ai donc demandé aux gens de l’hôpital si on pouvait tenir une petite célébration. À ma grande surprise, on nous a réservé une petite salle et on a pu inviter quelques membres de la famille. Les employés ont même signé une grande carte pour nous féliciter. L’abbé Clément Banaba s’est aussi déplacé pour bénir une fois de plus notre union. »

« Tout ça, c’est possible grâce à des gens de cœur qui prodiguent des soins, ici, chez nous, en région. Je ne pense pas qu’on pourrait voir de tels gestes dans de grands centres urbains, où c’est peut-être un peu plus impersonnel », croit M. Roy.

Ce dernier souhaite aussi offrir des fleurs aux anges gardiens qui ont pris soin de sa conjointe jusqu’à son décès le 6 mars dernier. « Les infirmiers Mohamed et Rachel, la docteure Jacinthe Roy, James St-Arnaud, Annie Désorcy et Josée Turgeon sont toutes des personnes qui ont prodigué des soins extraordinaires à mon épouse. » 

DES SOINS À PROXIMITÉ

Au cours des derniers mois, Normand Roy a été à même de voir l’importance d’obtenir des soins de santé à proximité. « Lorsque Doris était à Sherbrooke, ça me prenait presque une heure et demie pour aller la voir à sa chambre, explique ce résidant d’East Hereford. Lorsqu’on l’a transférée à Coaticook, le voyage n’était plus que de 25 minutes. Ça fait toute une différence. Des personnes un peu moins attentionnées pourraient ne pas aller voir leurs proches tous les jours s’il y a une grande distance à parcourir. »

D’où l’importance également d’une urgence à Coaticook même. « Les citoyens, qui demeurent en périphérie de Coaticook, ont besoin de leur urgence. Ils ne veulent pas faire trop de route pour accéder aux soins. »